Au coeur de la cité des Papes, la chapelle de l’Oratoire présente une exposition éclipsée par les grands événements de l’été. Pourtant, le regard que porte le photographe Robert Hupka sur la Pietà de Michel-Ange atteint une intensité émotionnelle bouleversante. Robert Hupka parle en effet de « rencontre ». En 1964, la Pietà est envoyée à New York dans le cadre de l’Exposition universelle. Hupka tombe sous le choc de ce bloc de marbre : la pièce de Michel-Ange exerce sur lui une fascination sans égal. En multipliant les prises de vue, il joue d’une incroyable diversité d’angles et de lumières, utilisant des objectifs allant du 35 au 400 mm. Ces photographies rassemblées pour l’exposition actuelle permettent une véritable redécouverte de la grandeur de cette œuvre.
Portraits de la Vierge, détails d’un pied ou d’un visage, présence du Christ ; vues d’ensemble, de face ou de dos, en plongée, en contre-plongée ou en plan frontal, chaque cliché ouvre un dialogue avec le visiteur et vient encore ajouter à la puissance des précédents. Qu’elles soient présentées isolément ou en série, les photographies de Hupka font une à une succomber au charme réellement irradiant de la Pietà.
La sobriété s’impose dans cette dramaturgie toute noir et blanc : les éclairages tamisés, la mise en scène épurée, la centaine de photos qui habille les murs de la Chapelle, la Rondanini enfin -ultime Pietà sculptée par Michel-Ange- qui règne sur l’ensemble de l’exposition et prolonge le travail de Hupka.
En se conformant aux canons esthétiques du Nombre d’or, la Pietà de Michel-Ange recherche l’harmonie parfaite. Le talent de Robert Hupka lui fait écho et rend plus éblouissante encore la profondeur de cette œuvre absolument divine.