Le Centre national de la Photographie accueille jusqu’au 21 août la collection de photographie d’agnès b. Noir et blanc, couleur, petits et grands formats, marges, maries-louises, cadres de bordure différente, cette collection se présente comme un véritable montage hétéroclite de noms célèbres ou d’illustres inconnus, depuis le début du siècle.
La plupart des photos ont pour sujet des visages, des gens dans leur quotidien. Chez eux ou en extérieur, ces hommes et ces femmes nous livrent un moment de leur existence dont chacun des photographes a su s’emparer. Autoportraits (Andy Warhol, Weegee), moments burlesques (Hervé Guibert) ou scènes de rue (Françoise Nunez, Helen Levitt), les œuvres présentées sont celles de photographes de l’intime.
La photographie de l’intime se produit lorsque s’établit un lien entre le photographe et son sujet. Pas besoin pour cela de figer des expressions dans des poses standardisées sous la lumière artificielle d’un studio. L’instant signifie par lui-même. Dans ces moments offerts, le regard des personnages se trouve d’ailleurs le plus souvent hors champ. Tout est dans ce fil invisible qui nous relie -nous spectateurs- à la présence de l’autre. Mais l’intime, ce sont également ces moments d’intériorité de chacun au sein même des espaces publics : la rêverie à la plage (Masimo Vitali), le sommeil dans le métro (Martin Parr), etc. L’intime devient alors un véritable voyage, conjugué au futur intérieur.
Si c’est une collection… Derrière cet assemblage se cache une immense tendresse. Toutes ces photos considèrent les gens comme des œuvres d’art à part entière. En s’intéressant à leur âme, le regard qu’agnès b. pose sur la vie apaise ; plein de respect pour le moment présent, ouvrant au mystère du meilleur à venir, il est un véritable souffle de liberté.