« Comme si la note de toutes ces guerres/n’était pas assez amère/ils emploient aujourd’hui un moyen plus lâche… » . Contre la barbarie, la corruption, l’individualisme, la répression policière… Tout le monde en prend pour son grade. Un album moralisateur, malgré la voix, très douce, le son, limpide, et le ton, parfois satirique sur des sujets graves qui, pourtant, minent l’Afrique et le monde depuis des lustres. Zêdess accuse… Né au Burkina, il fait se premiers pas en 90 dans l’orchestre de l’université de Ouagadougou, avant de sortir deux ans plus tard son premier album, Y’a plus boulot. Production locale et diffusion en K7, avec piratage assuré, de quoi ne pas se faire d’illusions. Heureusement pour lui, le succès ne s’est pas fait attendre. Sa musique, engagée socialement, marie le reggae au folklore pays, avec des rythmes traditionnels warba ou wiré. Ce qui séduit assez vite les compatriotes. Ses textes, écrits en français, lui assurent un écho au-delà des frontières natales. Pour lui, l’artiste doit prendre part à la transformation de la société. Son discours incarne un peu d’espoir là où il y en a plus. Embouteillage, son second album, lui assure ses premiers concerts à guichets fermés. Et comme jamais il n’y a eu deux sans trois, la chance a fini par lui sourire. De Paris, Lusafrica s’est penché sur sa troisième K7… d’où cet album remixé avec d’anciens titres pour les besoins d’une nouvelle carrière à l’échelle internationale. Un album qui regroupe également le titre concocté pour le combat contre les mines anti-personnelles mené par Handicap International. Un album digne qui mérite une petite place dans nos têtes.
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