Après le classieux et très réussi Hit and run, en sextet, c’est toujours avec le même plaisir qu’on retrouve le gros son généreux du saxophone baryton de Xavier Richardeau, digne héritier des patrons américains de l’instrument (Gerry Mulligan, Pepper « The Knife » Adams, Harry Carney) : avec Everlastin’ waltz, il continue en beauté et sans complexe son chemin sur les routes d’un jazz mainstream et bourré de swing, genre où son phrasé fluide et véloce et sa fougue tempétueuse font merveille. Si l’on retrouve l’excellent Alain Jean-Marie au piano (lequel appose quelques touches caribéennes à l’ensemble, renforçant l’énergie chaloupée de l’ensemble), c’est le guitariste Jean-Marie Bordier qui prend ici les devants au côté du leader en signant cinq des neufs compositions originales de l’album et en illuminant celui-ci de solos d’une grande élégance. Gildas Bocle (basse, remarquable solo à l’archet dans Phiphi bop) et Arnaud Lechantre (batterie) portent tout cela avec une belle constance et un parfait sens de l’à-propos. Des mélodies bien tournées, une section rythmique qui pulse en toute légèreté, des structures solides et tenues au quart de temps près, un détour fugace par le saxophone soprano (avec lequel Richardeau se montre également très à l’aise) et, par-dessus tout, un appétit de jouer inextinguible et une énergie roborative et lyrique : additionnez et poussez un peu le volume, vous aurez les genoux qui sautillent pendant une heure.
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