On ne voudrait pas jouer, dans cette note de gare, les briseurs de rêve (apparemment, et allez savoir pourquoi, il y a une attente particulière sur ce disque), mais bon, Venus n’est pas le fleuron annoncé, celui du renouveau d’une pop devenue moribonde à force de mimer ce qui a déjà été fait -et en mieux. Ses quatre membres -plus un scénographe- (batteur sans pédales, jouant debout avec vélocité, violoniste faisant sonner son instrument « rock », contrebassiste plus porté vers les tonalités jazz, et guitariste acoustique également chanteur, et faisant fonctionner à plein ses organes) ont certes retenu les leçons de leurs aînés (le Père Brel, mais aussi Sixteen Horsepower, entre autres), mais l’ensemble ne fonctionne pas merveilleusement bien.
Trop de maladresses et de faiblesses émaillent ce premier opus lorgnant tour à tour vers le cabaret, le folk-rock, la chanson. Pourtant, il semble indéniable que leur démarche, sans être particulièrement aventureuse, est on ne peut plus honnête. Et certains morceaux dépassent le simple effet de séduction immédiate (White star line, Don’t say you need love). La finesse des arrangements, l’orchestration sans failles laissent à penser que Venus maîtrise son sujet, aussi limité soit-il, et que nous avons affaire à un groupe forgé par la scène. Cela produit quelques effets sur l’auditeur. De belles lignes mélodiques survolent les titres Pop song, She’s so disco. Mais on touche trop souvent à la grandiloquence, à une souffrance mise à nu, souffreteuse, à l’excès de représentation, tout cela au détriment des compositions. Trop de théâtralité tue la musicalité. Reste, pour ceux qui le souhaitent, à les découvrir sur scène, où leur show minuté par un metteur en scène contient, paraît-il (et nous sommes prêt à le croire), des moments chavirants. A vous de voir…