Nous avions déjà repéré le label Arbouse Recordings, il y a quelques mois, alors que la structure sortait ses premières références. Il faut dire que, contrairement aux divers labels CDR que l’on voit actuellement se développer un peu partout, celui-ci avait la particularité de regrouper plusieurs pointures internationales. Citons par exemple To Rococo Rot ou Rothko, présents sur la seconde référence du label… Aujourd’hui, Arbouse passe à l’étape supérieure et nous livre un premier disque « officiel » : Bucolique vol. 1 est une compilation regroupant plusieurs artistes, connus ou non. Pas de distinction de style (la dominante du disque restant toutefois assez électronique) mais plutôt un regroupement d’artistes autour d’un projet thématique… Comme son nom l’indique, Bucolique est avant tout un disque lié à la nature ; aux paysages, aux oiseaux qui chantent et aux rivières qui coulent… Tous les artistes regroupés sur le disque n’ont pas reçu plus d’indication que cela pour composer un titre inédit.
Le résultat est tout d’abord frappant ; par son caractère très homogène. Ecoute après écoute, on oscille sans problème entre le post-rock lancinant de Hood, l’ambient asthénique de Bertuf, les cut-up survoltés de Twisted Science et Khön ou encore les beats aquatiques de D’iberville… La progression logique qui s’effectue d’un titre à l’autre nous plonge dans un univers vraiment personnel, amené par le simple concept du disque. On retiendra tout particulièrement quelques pièces de choix vraiment étonnantes… Breakbeats impulsifs et ambient sereine fusionnent à merveille sur le morceau de Sink, le nouveau projet de Yann Delmas (qui travaille actuellement sur des collaborations avec Mark Nelson de Pan America et Labradford). Les mélodies incertaines et les jeux de superpositions subtils du titre de Chessie (label Deluxe) jouent à merveille avec les phénomènes de répétition. La transition commence à s’effectuer avec le magnifique titre de Hood, une pure chanson de folk violemment retouchée à coups d’obsessifs « copier/coller » numériques… On enchaîne ensuite avec Acetate Zero, qui nous signe ici un des morceaux les plus émouvants du disque : A Picture you can’t flash. Une voix sensuelle pour une pop dépressive, sur laquelle naviguent avec aisance de discrets arrangements électroniques… Le groupe a déjà sorti un EP sur Intercontinental Records (Gel:, Stadium…) ainsi qu’un album sur Orgasm Records. Un groupe à suivre de très près, tout comme ce jeune label qui, avec cette troisième référence, ne cesse de nous étonner par sa diversité et sa qualité.