Et hop, encore des poulains de l’écurie écossaise Chemikal Underground, c’est-à-dire des petits collègues de Mogwai ou Arab Strap. Ceux-là -trois garçon et une fille-, sans avancer masqués, ont depuis leurs débuts un profil moins médiatique que leurs congénères. Il faut déjà préciser qu’ils tirent leur nom -il fallait quand même le faire- du coureur cycliste Pedro Delgado, mais oui ! Et le bien nommé Peloton est, si l’on compte un album de BBC Sessions sorti l’an passé, leur troisième opus (le premier s’appelait Domestiques, terme désignant dans une écurie de course les équipiers qui se sacrifient pour leur leader…). Pourtant, sur ce disque, dans les titres ou les textes, pas de rapport avec la Grande boucle ou la Vuelta. Seulement quatre Ecossais qui délivrent une pop rock mid-tempo -un peu des pastels très sages-, qui privilégient les belles mélodies un poil mélancoliques au furieuses montées chromatiques.
Mais il y a un hic : Peloton manque cruellement de changements de rythme, à force de contrôle et de ballades douces amères, il pédale un peu dans le vide, on finit par manquer sérieusement de repères pour différencier les titres les uns des autres. C’est vraiment dommage, car Emma Pollock possède un petit filer de voix pas désagréable du tout (Repeat failure, l’un des seuls titres qui par instants, explose et laisse la part belle aux guitares agressives). Sur le reste, malgré des arrangements soignés voire ingénieux (And so the talking stopped, Blackpool), on attend en vain l’étincelle…