Forts de deux albums réussis les plaçant dans le peloton de tête des groupes fusionnant Indie-Rock et Techno, les Chemical Brothers se devaient de relever le défi en « territoire ennemi », soit celui des rockeurs en peau de bête.
Le 2 juillet, une centaine de prises Jack partant de 200 kilos de matériel impie sont déposées au centre de la scène du Bataclan prêtes à cracher leurs violentes vibrations dans cette petite salle peu propice à une orgie « rave-rock ». Le public trépigne une bonne heure et demie, indécis. Le risque est élevé pour les deux alchimistes… Rien de plus roboratif en effet que deux types tripotant leurs pottars, d’autant plus qu’ici tous les regards sont forcément tournés dans la même direction (ou vers le bar en cas de déshydratation)…
Alors ? Pari gagné ? Oui ils y sont parvenus les bougres à embraser la fosse du Bataclan, faisant même pogoter-transer quelques clones très affectueux du chanteur de Prodigy et une clientèle hypnotisée par deux cinglés sautillant derrière leur deux machins… Whouaouh, comme dirait Philippe Manoeuvre, les deux alchimistes ont enchaîné et improvisé sur leurs meilleurs morceaux, livrant un show épileptique, inventif, halluciné et ininterrompu (si ce n’est quelques breaks bien pensés) dans une explosion de feux de bengales dispensés par l’écran géant sensé pallier le manque de visuel scénique…
Bref, c’est épuisé, à moitié sourd et transpirant ses 90% d’eau qu’on quitte le brasier…