Krist Novoselic -ancien bassiste de Nirvana pour les têtes de linottes- revient avec un groupe aussi inattendu qu’improbable, dont Yva Las Vegas, chanteuse boulotte d’origine vénézuélienne, n’est pas la moindre attraction. Novoselic, devenu guitariste, a flashé sur cette furie à la voix rauque rencontré lors d’une fête, après qu’un de ses potes l’eût remarquée vocalisant sur un marché de Seattle. Rapidement, le projet d’un album est né, aujourd’hui offert à nos oreilles. On ne pourra pas accuser Novoselic d’exploiter un quelconque fond de commerce, même si quelques titres carburent à l’essence sévèrement plombée (Fetch, Bite my hand et Poor kitty). Très rock dans l’ensemble, le disque s’autorise quelques douces échardes iconoclastes voire saugrenues : la brillante intervention d’Herb Alpert, trompettant La vida vers des sommets de kitsch, la ballade acoustique Cantos de pilon, ovni folklorique de la seconde partie du disque ou bien encore Ode to billy et son groove très redneck. Cependant, la voix volontiers agressive d’ Yva Las Vegas ne donne pas toujours satisfaction, notamment sur les morceaux très électriques où elle tourne parfois à la vulgaire banalité. C’est dommage, car il y a dans ce disque de bonnes idées et des arrangements au dessus de tous soupçons. Reste sans doute que Novoselic devra domestiquer son envie de bien faire qui l’empêche de vraiment surprendre pour lâcher la bride à ce qui lui trotte dans le ciboulot. Et là, ce type pourrait nous réserver quelques bonnes surprises.
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