Après son déjà excellent The world behind you, premier album chez Extreme, Social Interiors confirme définitivement son talent avec ce tout nouvel opus. Il faut dire que les membres du groupe (Rick Rue, Shane Fahey, Julian Knowles) ne sont pas des nouveaux venus dans le domaine des musiques électroniques et que tout au long de leur longue carrière, ils ont eu le loisir de tester tout ce que les nouvelles technologies ont apporté au monde de la musique. Rien ne décrit mieux ce disque que les deux lignes sybillines contenues dans le très succinct livret qui accompagne l’album : « Navigation auditive, textures sonores et collages electro-environnementaux ». La trame de Traces of mercury provient de sons divers (signaux satellites, bruits d’eau venant heurter des pontons en bois ou en métal.
Tout ces bruits sont triturés, amplifiés, bouclés, capturés au moyen de micros-contacts, sous-marins ou piezzo-électriques, gagnant ainsi un grain et une texture insoupçonnés. En nous offrant une autre manière d’être à l’écoute de notre environnement, Social Interiors réveille imperceptiblement une mémoire archaïque, celle que l’on dit enfouie au plus profond de notre cerveau reptilien. C’est sans doute pour cette raison que sans réellement en comprendre la raison, on se délecte de cette sérénité faite musique, oubliant toute notion de lieu et de temps et que l’on émerge en sursaut de ces 47 minutes que l’on souhaiterait encore plus élastiques…
Olivier Lebeau