Intriguant et parfois agaçant, Precious falling oscille constamment entre le gâchis calculé et le coup de maître caviardé : pop songs aux lignes mélodiques imparables (Death + Annie, Happy song 2), fabrication tordue sans puissance, simplicité et inventivité (Goodbye precious mountain ou Coca lola…).
Un groupe qui ne s’est jamais offert aux majors -et les londoniens de Quickspace en sont- est éminemment sympathique. Et s’il avait franchi ce Rubicon, Quickspace en serait-il à proposer sur ce deuxième album, une invitation à méditer sur les bienfaits -et les revers- du homemade ? Bienvenue donc dans le mini culte, car ce qui fascine ici, c’est l’impression d’assister parfois presque malgré nous à des rituels. On peut alors se sentir de trop et vite décrocher face à ce qui ressemble à des boeufs d’un (bon) groupe en répétition, ou alors se laisser embrigader par certaines chansons ou thèmes musicaux traçant un même sillon : no fun, boucles de guitares velvetiennes, chants je-m’en-foutistes, amuse-gueules samplés.
Mais même lorsque la bande austère de Tom Cullinan branche le pilotage automatique, ces voyages valent le détour. Derrière la façade structurée, fraîche et rustique de Precious falling se nichent ça et là des mélodies à la mélancolie attachante et des univers sonores surprenants proche de Warsaw, des Who, de Morricone, de Grandaddy, voire de Belle & Sebastian… Au final un disque d’accompagnement dont le parti pris dilettante et atypique prime sur ses imperfections.
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