Les Wodaabe, nomades du Niger, appartiennent à la grande famille des peuls, un peuple sahélien dont les origines mythiques se perdent autour de la Mer Rouge. Descendants des bergers de la préhistoire, qui, des contrées orientales de la péninsule arabique ou de l’Afrique de l’Est, essaimèrent vers l’Ouest (Sahara), le Sud (jusqu’au Zimbabwe) et le Sud-Est (Grands Lacs), les Wodaabe possèdent, comme tous les peuples qui leur sont apparentés, un art vocal aux traits assez particuliers. Structurés selon le modèle classique africain appel-réponse, les chants du Worso -grand rassemblement annuel, organisé pour célébrer mariages, naissances ou fiançailles- sont basés sur des formules mélodiques, souvent répétitives ou ponctuées par des bourdons, accompagnés par des claquements de main. Musique à la fois lancinante et fluide, elle est un excellent exemple du grand conservatoire culturel abrité par des peuples dits menacés.
Luigi Elongui