French Touch, le mot est lâché. Et au-delà de la simple étiquette marketing, plus que pratique pour catégoriser toute cette surproduction électronique -à la croisée de la house et de l’easy-listening bon chic bon genre-, il faut avouer qu’une certaine unité se dégage de ce groupement vague de musiciens. Souvent opportunistes, ils nous refont le coup de la disco seventies à coups de synthés bon marché et de mélodies simplistes. Nolderise, groupe de Paris, appartient-il donc lui aussi à ce mouvement ?
Le groupe revendique une musique électronique totalement (et uniquement) instrumentale et la différence avec leurs confrères versaillais ou autres trublions du coin ne se fait pas seulement au niveau de l’interprétation. La base, il est vrai, reste ancrée de façon évidente dans le groove le plus ravageur (basse grondante, batterie métronomique et synthés old school) mais, par moments fulgurants, ces cinq titres récréatifs donnent dans une complexité ludique réjouissante et étonnante. Les rares incursions vocales n’apparaissent qu’en contrepoint ironique à une musique qui ne saurait se prendre plus au sérieux que nécessaire. On est effectivement bien loin des gimmicks suaves du produit import/export estampillé French Touch, à mille lieues des Superfunk et autres Kojak. La cohésion de groupe, qui s’installe ici, permet à tout moment l’intrusion de clins d’œil rythmiques et mélodiques de cette intelligent-house pour petites dindes en folie. Résolument dancefloor dans l’esprit « fun, dance, groove » (hum…), Dinditronic a tout d’un vent de fraîcheur sans prétention dans le monde des hits du samedi soir. Bref, le pack total pour bouger toute la nuit sur les plages de Bandol, pour finir un chill-out bastillais légèrement hardcore, ou pour revisiter le son dépassé de Jean-Jacques Perrey, apôtre parmi les apôtres de l’electro française. Entre Superdiscount, Alex Gopher et Air, Nolderise nous refait le coup du revival. Le pire est que ça marche encore !