Ce compact est constitué par la réédition de deux vinyles Happy girl et The hip walk, édités par MPS respectivement en 1965 et 1966. Produits par Joachim Ernst Berendt, ces deux albums étaient depuis longtemps des objets de collection prisés des spécialistes. En les rééditant, MPS va enfin permettre au plus grand nombre d’accéder à ces deux joyaux méconnus du jazz postbop. Car s’il est bien un musicien à inscrire au panthéon des jazzmen sous-estimés, c’est bien Nathan Davis, ce ténor de Kansas City qui s’est surtout fait connaître en Europe dans les années soixante, en Allemagne et à Paris où il a joué au Club Saint-Germain et au Chat Qui Pêche. Visiblement influencé par Coltrane, il produit néanmoins de solos où prime l’amour de la belle mélodie, aux harmonies simples. Compositeur de la majorité des thèmes, on reconnaît là encore le mélodiste. Il en surprendra plus d’un à la flûte dans le thème qui ouvre ce compact accompagné uniquement à la basse et à la batterie.
Signalons que dans la deuxième partie de cet album (pistes 8 à 14), il est accompagné par une rythmique de rêve, celle du Clarke-Boland Big Band avec le grand Kenny Clarke -l’inventeur de la batterie moderne- Francy Boland, pianiste belge trop peu connu et Jimmy Woode, ancien bassiste de l’orchestre de Duke Ellington. On notera ici aussi la présence du trompettiste Carmell Jones que Nathan Davis fit venir des USA pour cette séance, notamment dans le but de l’aider à se sortir de mauvaises habitudes. Un parangon.