La voilà la grosse cote française du moment. Monsieur Mirwais, ex-guitariste de Taxi Girl, recyclé dans la daube avec Juliette & Les Indépendants, puis le vide (on vous évite le laïus bio, vous avez Télérama et consorts pour ça), nous revient. Avec un album solo qui fait jouir toute la presse -spé ou pas- et les autres comme un seul homme. Attention, génie ! Novateur ! Alléluia ! Madonna ! Rédemption et triomphe ! La claque Daft Punk à côté, c’est rien du tout (à propos, j’ai toujours pas la joue rouge…).
Seul problème, l’album est une bonne grosse merde qui devrait faire fuir même les die-hard fans de Daft Punk et de la sacro-sainte French Touch. Remarquez, il a bien fait, l’ami Mirwais, d’appeler son opus Production, parce qu’effectivement on sent qu’il a passé un paquet de nuits blanches en studio, sur la console, à identifier et à capter tous les sons qui allaient nous faire kiffer grave. Pour un résumé, reportez-vous au titre fourre-tout Junkie’s prayer : electro niaiseux à la Moroder, guitare acoustique qui plaît à ta cousine à serre-tête, beat marteau qui fait bander le clubber et effets variés qui font hurler à toute la presse que Mirwais est un inventeur.
Il faut quand même dire une chose. Sur Production, y a pas un quart de poil de couille d’une idée. Mais du recyclage, en veux-tu en voilà. Niveau samples, il ne s’est pas cassé la choune. Un p’tit coup de Breeders (Disco science) pour l’esprit rock, et une grosse louchée de Gainsbourg (V.I.) pour l’esprit et les références, c’est tellement fédérateur. Là où ça chie, mon gros loup, c’est que des plans comme ça, j’en ai tellement entendus que mes oreilles en gerbent. Et dans le genre, « j’ai pas la moindre idée de ce que c’est le morceau, mais je fous les manettes à fond et je tourne tous les potards », Definitive beat se pose un peu là également.
Et c’est pas en t’acoquinant avec Madonna que tu vas nous attendrir. Bon OK, elle doit être contente la Ciccone, tu lui fais une pub d’enfer, et elle aussi a maintenant son Français, elle est over-hype. Putain, on flippe en pensant que tout ce qu’on a à mettre en avant en France, pour marcher à l’étranger, c’est la musique du consensus mou avec beat bas du front. Et cet album de Mirwais, il est parfait pour ça. Cherchez le garçon, trouvez son ombre…