Il n’aura pas fallu longtemps au pianiste italien Giovanni Mirabassi pour se faire un nom : quelques disques remarqués, dont Architectures en trio et un remarquable (bien que discutable et discuté, pour des raisons sur lesquelles on ne reviendra pas ici) solo sur des thèmes tirés de chants révolutionnaires (Avanti !, récompensé par un Django d’Or en 2002) ont imposé son style lyrique, plus porté à l’immédiateté des sensations qu’à la recherche d’abstraction et à la sophistication, faisant de lui l’un des pianistes de jazz les plus prisés du grand public. Air le lance à la rencontre de deux souffleurs non moins connus : le tromboniste Glenn Ferris, que les inconditionnels de l’Azur Quintet d’Henri Texier connaissent bien, et son compatriote trompettiste Flavio Boltro. Un piano, deux cuivres : une formule peu usitée, propice à la circulation triangulaire permanente des rôles et à des entrelacs mélodiques dont ne se privent jamais les deux souffleurs. Le pianiste, qui signe la totalité des compositions, laisse libre cours à son goût des harmonies claires et des envolées chantantes à la main droite ; la relative solennité de son style est tempérée par le chant ludique et la tendance aux acrobaties du tromboniste, dont le grain de sel salutaire donne à cet album réjouissant le surcroît de liberté qui en fait le prix.
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