Il s’est créé en l’espace de quelques mois un véritable petit buzz autour de ce groupe américain originaire de Duluth, Minnesota, qui jusqu’à présent ne nous avait laissé que le Zimmerman comme témoignage de sa capacité à créer des mythes. Se passant des structures classiques de diffusion, Low est aidé par un réseau Internet pour la propagation de ses disques. De même, leur musique échappe à toute définition : cyber ? post-rock ? En formation serrée : deux garçons (guitare-basse) et une fille campée derrière une caisse claire et une cymbale. Le groupe joue lent, étire ses morceaux douloureux renforcés par les voix – en duo, ou chacun à son tour – douces de ses membres. Pourtant, la ferveur est bien présente, du fait même de la lenteur imprimée : comptines déchirantes, chapelets envoûtants (l’excellente Venus) et cantiques. Un peu comme si Joy Division (dont Low a fait une reprise de Transmission) avait décidé de passer ses titres au ralenti. La tension peut être comparable. Elle requiert la même attention et le même silence de la part de l’auditeur (leurs concerts sont réputés pour la qualité du silence des gens se trouvant dans la salle). Serait-ce le début d’une pleine dévotion pour une musique céleste allant tutoyer les anges ? Ceux de la désolation bien sûr. David Lynch, s’il se décide à larguer Baladamenti, trouvera ici sa prochaine bande son.
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