Sous une pochette dessinée par l’invité de marque de ce nouvel album, Vic Chesnutt, se cache un petit plaisir de fan de musique cool et vagabonde. Lambchop est de retour avec… du Lambchop. Un groupe qui n’évolue pas mais ne fait pas, surtout pas, de surplace pour autant. La géométrie variable du collectif apporte déjà un savoir faire peu commun dans le monde du country/folk/rock/funk/et j’en passe… (résumons par lo-fi) mais le fait que Kurt Wagner et ses amis ne se cantonnent pas à la musique de cowboy nous ravit totalement. Ici, foin des trois accords de guitare sèche et des glissandi de pedal steel (tout de même présents surThe Saturday option, ou Shucks), Lambchop< peut s'enorgueillir de sortir des champs et sentiers battus de leur campagne américaine pour aller voir du côté de la black music (superbe reprise du Give me your love de Curtis Mayfield, extrait de la BO de Superfly dont nous vous vantions les mérites sur les fesses des jeunes filles cette été lors de sa réédition).
Déjà Interrupted débute l’album sur des notes de guitare hispanisantes. Give me your love poursuit avec le fameux riff wha-whaien, soutenu de cordes denses très soul disco funk et accompagné du choeur en voix de tête de ces chevelus. Une superbe cover tout à fait surprenante venant d’un groupe qui nous habitue plus à des Life#2 ou Scamper au tempo très lent et arrangements de clavier, carrillon et cuivres doux. Aussi surprenante que le It’s not alright très « enlevé » de James McNew, le « Jamesien » King of nothing never de F.M. Comog, ou le champêtre I’ve been lonely for so long de Posie night et Jerry Weaver. Sans doute, Kurt Wagner ne peut écrire que dans un style qui a fait la réputation de Lambchop, mais il sait diriger son groupe vers des standards de soul qu’il se réaproprie de la plus belle façon, en tout cas d’une façon qui fera dire à vos amis lors de vos garden party de fin d’été que, décidemment, vous avez une sacrée discothèque de dance seventies (si vous leur passez aussi I will survive par Cake) !