Kurtis Mantronik sévit depuis le milieu des années 80. A l’image d’un Georges Clinton, c’est typiquement le genre d’artiste qui a fait des petits sans que « justice » lui soit rendue. Combien de personnes prises au hasard des recoins de clubs peuvent citer Kurtis Mantronik lorsqu’ils dansent sur l’un des ses titres ? Le jeune homme est jamaïcain mais a vécu au Canada et aux Etats-Unis. Sa carrière est parsemée de pics de succès et de moments d’absence (entre 90 et 96). Il est aujourd’hui de retour avec I Sing the body electro qui débute avec une nouvelle version de King of the beat. Dans ce titre devenu un classique, il se passe quelque chose de nouveau toutes les 45 secondes ; changement de beat, vocaux… En écoutant ce morceau, on s’imagine tout à fait sur le dancefloor du Don Hill à New York en pleine ondulation corporelle. Belle entrée en matière !
Le morceau Mad nous replonge en plein dans le hip-hop des années 80 avec des vocaux assurés par Traylude… très old school ! On la retrouvera d’ailleurs sur quatre autres morceaux. Pour un titre plus groove, il faudra aller vers One time, feel time, où les slaps de guitare sont la colonne vertébrale d’un squelette très funky. On passe de morceaux electro à des sons hip-hop en s’arrêtant même sur des rythmes big beat. En cherchant bien, il y a même un départ house avorté… dommage ? Peut-être pas, laissons au monsieur le soin de faire ce qu’il sait faire. Saurait-il tout produire sauf des sons électroniques purs ? On remarquera que sur Baby, you blow my mind, c’est un guitariste, un vrai, qui s’exprime.
Ne brouillons pas les pistes, Kurtis Mantronik nous propose un album tout ce qu’il y a de plus electro, même si il y a quelques variations de styles. Après tout, ne nous a-t-il pas habitués à ce genre de digressions sonores. C’est tout de même le spécialiste ! Depuis plus de 15 ans, il a su trouver le son. Kurtis Mantronik reste incontestablement le maître de l’authenticité. Il est vrai que l’on peut sentir une légère couche de poussière sur la platine à l’écoute de certains morceaux. C’est peut-être le prix à payer pour être égal à soi-même… Respect !