Golden Boy (à ne pas confondre avec Sylvester Boy, troufion de talent sur Chicks On Speed Records), s’appelle en fait Stefan Altenburger, il est résidant suisse. Le label allemand Ladomat, dont on a déjà parlé dans ces colonnes, l’héberge pour un premier album electro-pop estampillée 80’s, et surprise, invitant la délicieuse nurse Caroline aka Miss Kittin, décidément sur tous les fronts en ce moment. C’est elle qui débute l’album par un Autopilot sucré et un peu bête (« Je suis un pilote automatique ») et ponctue le disque de sa charmante présence vocale par trois fois (également sur Rippin Kittin et Kopfstand).
L’electro de Golden Boy n’est cependant pas froide et martiale comme les productions International Deejay Gigolo : elle est fun et jouissive, aux limites de la house festive, les sonorités synthétiques et les gimmicks de toy-pianos électroniques accommodant des beats forcément dansants. Sur Campari soda, une voix vocodée en italien dessine une mélodie qui jouxte des bleeps graves, pour une comptine sophistiquée, fragmentée par des breaks et des superpositions (il y a même un riff reggae !). Tout n’est donc pas complètement binaire dans l’electro d’aujourd’hui, et ce Golden Boy perpétue le genre, modestement mais efficacement, de l’electro-pop sans prétentions. Au niveau des arrangements, on est plus proche de la pop synthétique très mainstream des 80’s (Campari Soda pouvant presque rappeler le Week-end à Rome de Daho par exemple, en plus tordu). Mais des morceaux instrumentaux plus anecdotiques, lorgnant vers l’Eurodance ou carrément technos, font respirer le disque (Nix, Kuckucksuhr). Kopfstand clôt l’album en dix minutes chrono de beats minimalistes et progressifs. Le morceau Rippin Kittin devrait faire l’objet d’un CD de remixes par Turner, Egoexpress, Console et Ellen Buback.
Pour les fans du genre electro, ce Or sera toujours bon à prendre. Pour les autres, aucun titre n’atteindra les climax de Fischerspooner. Ils passeront donc leur chemin.