Certes, je vous l’accorde, le pochette est moche… Pour qui n’a pas d’humour ! Parce que, sinon… Non, elle est tout de même très moche. Mais ces considérations esthétiques ne sont plus que superficialité dès lors qu’on entend les premières notes qui pointent des enceintes sur la plage numérotée 1 de ce disque. Un disque bizarre tout de même. Une compilation de faces B, de raretés et d’inédits comme il est indiqué dans le dossier de presse. Qu’est-ce que cela cache alors que le trio new-yorkais n’a jamais publié que deux albums ? On a parlé de disque de fin de contrat. On a ouï quelques rumeurs sur la séparation probable du groupe et une sortie sur la pointe des pieds du monde de la musique.
Souhaitons simplement qu’il n’en soit rien, car ce disque est peut-être (allons-y gaiement dans les superlatifs !) le meilleur que les Fun Lovin Criminals aient pu nous offrir. Mimosa est donc la représentation de la face cachée des singles et des concerts, les cadeaux que faisait le groupe à ses fans les plus fidèles. En effet, constitués de bout de faces B, de versions acoustiques, de reprises de jazz ou de country, Mimosa s’en sort avec les plus grands honneurs comme l’album le plus égal des Fun Lovin Criminals dans sa facture et son contenu.
Paradoxe ? Sûrement mais pas arnaque. Loin de là ! Les tubes, comme Scooby snacks et I can’t get with that, sont là, en version Schmoove (en gros en acoustique funky souple !), et des titres de même facture seront, à n’en pas douter, de futurs tubes (Couldn’t get it right est de ceux-là). Les reprises aussi, si elles ne sont pas forcément des surprises (présence de l’habituel en concert We have all the time in the world de Louis Armstrong pour un James Bond early seventies), sont en tout cas des réussites (The Summer wind créée par Frank Sinatra ne perd rien de son glamour avec la voix de Ian McCulloch). Les onze titres présents sur cette « compil » sont donc autant de pépites groove qui rendront vos amis jaloux au moment de faire tourner les filles pour les fêtes de fin d’année.