Après le médiocre One part lullaby en 2000, puis le départ officiel de John Davis l’année suivante, sans oublier l’éjection du Folk Implosion du label Interscope aux Etats-Unis, Lou Barlow poursuit sa route coûte que coûte. Il se lance ici dans d’énièmes aventures musicales au sein du Folk Implosion, où l’on retrouve le batteur du Sebadoh dernière période, Russ Pollard. Le fidèle guitariste Imaad Wassif répond désormais au doux surnom de Wozzy, alors que Lou Barlow se fait désormais appeler Loobie, ce qui sonne sans doute plus californien. Depuis son installation à Los Angeles, il semblerait que Loobie ait cependant perdu son génie mélodique et lo-fi, au profit d’un indie-rock pépère. Qui plus est, la proximité d’Hollywood lui a également donné des envies de cinéma. Ainsi, on a pu le voir récemment dans le film Laurel Canyon, qui raconte l’histoire des célébrités musicales qui ont habité le fameux canyon hollywoodien, de Spirit à Captain Beefheart en passant par Neil Young ou Love. Il y était accompagné d’un groupe répondant au nom de Foke Implojun.
Ce quatrième album sous l’alias Folk Implosion a beau être bien produit, il manque cruellement d’âme, cumulant lieux communs et banalités indie-rock dès le début du disque, avec Fuse et Brand of skin qui ont perdu toute urgence pop. Avec Pearl, ballade dépouillée et mélancolique, on retrouve quelque peu les lueurs d’une écriture glorieuse. Même chose avec End of henley et sa batterie cosmique, et Easy, un titre désabusé qui fait penser à un inédit de Grandaddy. C’est donc seulement sur un tiers de l’album que Lou Barlow, jadis fils prodigue du lo-fi américain, retrouve son sens inné de la mélodie. La quête d’un nouveau Natural one, son quart d’heure de gloire sur la bande originale de Kids en 1995, semble hélas devenir de plus en plus vaine comme le confirme cette nouvelle production.