Après un premier album déjà prometteur et quelques singles expérimentaux, Fred Bigot (plus connu sous le nom d’ElectroniCat) nous offre aujourd’hui So I love you, un disque à l’efficacité remarquable. A des centaines de lieues des Laurent Garnier et de la « F-Communauté » très en vogue, le Français s’est mis au défi de produire une techno de qualité, située à mi-chemin entre la musique pour dancefloor et l’electro expérimentale. A première vue, un tel pari semblait perdu d’avance… Or, à l’écoute de cet album inattendu, on constate que des influences telles que Throbbing Gristle, My Bloody Valentine ou encore la house music ont été habilement brassées pour atteindre une harmonie quasi parfaite.
Tout commence par une boucle de boîte à rythmes saturée au possible, une basse fréquence au son agréable et envoûtant qui constitue la marque de fabrique d’ElectroniCat. Les premières mesures d’intro nous laisse croire qu’on a simplement affaire à une version légèrement plus vivante du premier album, mais viennent rapidement se greffer aux rythmiques de rugissants accords de guitares distordues. Grosse surprise pour les habitués… Alors que le premier opus était pratiquement composé à l’uni son, Fred Bigot a rempli So I love you de mélodies explosives, où les accords de rock ne cessent de flirter avec les beats lourds et tenaces. Les parties complexes de TR808 sur Take me away ! donnent naissance à une sorte d’Autechre dansant et survolté, sur lequel se défoule le fantôme d’Hendrix, mis en boucle et habilement modulé. Nonono est un punk rock jubilatoire, gavé de batteries nerveuses et de sonorités electro psychédéliques. Psychotic reaction beat ressemble à un morceau réussi des Daft Punk (fallait le faire…), auquel on aurait retiré l’aspect prétentieux et démonstratif des filtres utilisés à tout va, pour le remplacer par une profonde descente dans les infra-basses…
Au-delà de cette diversité, faisant de So I love you un album qu’on écoute d’une traite sans voir le temps passer, on retrouve dans la majeure partie des morceaux une énergie incroyable et franchement entraînante. Les titres sont si bons qu’ils paraissent souvent trop courts. Pour autant, on s’en accommodera, en réglant sa chaîne sur « lecture continue »…