Echoboy est inconnu de la majeure partie du public -même indie-, Volume one est pourtant le deuxième album du groupe. Il faut dire que le premier, paru il y a un an et demi, était autoproduit et donc introuvable dès sa sortie. Cependant, on avait pu avoir un aperçu du talent d’Echoboy sur différents singles et maxis, presque tous excellents. Et on se disait que ceux-là étaient bien partis pour être les petits cousins electro de Beta Band. Soit des spécialistes de pop foutraque shootée aux machines.
Et voilà qu’on se retrouve avec ce Volume one, un hybride qui fait autant penser à Pulp ou Cure qu’à Pink Floyd et Ultravox. Arghhh ! La première impression est assez atroce, et ne s’améliore qu’à peine après de multiples écoutes. On bloque même carrément (dans le mauvais sens du terme) dès le deuxième titre, Kit and Holly (le single). De l’electro-pop sautillante et creuse comme Pulp pouvait en faire il y a des lustres -ils ont leurs fans : décidément, eux et moi ne vivons pas sur la même planète. On cherche alors des parentés pour rehausser la vilaine impression qui se dégage : Add N To X ? No way, il manque l’énergie et l’humour. Fridge ? Naps, il n’y a ici aucune trace de classe ou de pertinence dans le mariage des instruments classiques et de l’électronique. Tortoise, alors ? Ah non, si jamais vous trouvez une idée originale sur Volume one, vous gagnez votre poids en smarties. Death In Vegas, peut-être ? Le problème, c’est qu’Echoboy ne possède ni le goût pour la perversion de Richard Fearless, ni sa science des arrangements.
Que peut-on alors sauver de ce naufrage ? Pas grand-chose, si ce n’est que l’album s’écoute, mais ce n’est pas une qualité, ça. Le disque passe, puis on le remet, et il ne se passe toujours rien. Il y a bien un ou deux morceaux potables : Constantinople, avec sa batterie tout en échos, qui termine en percus broyées, et son melodica ; Walking, petite comptine acoustique où slide et voix féminine s’entendent plutôt bien. C’est tout. Ca fait peu. Et c’est sans doute un tantinet sévère pour un groupe qui, s’il ne passionne pas, ne dérange personne non plus. Oui, mais justement, on aurait préféré.