On se demandait où voulait en venir Dj Krush, après un quatrième album –MiLight– paru il y a deux ans, et qui nous avait paru bien léger, bien peu inspiré. Il faut croire que cette période aura été régénératrice pour lui, car voici Kakusei, et il y a, à nouveau, pas mal de choses à se mettre entre les oreilles.
Toujours épaulé par Jun Sawada et Shawn J. Period sur certains morceaux, la -bonne- surprise est de retrouver d’assez nombreux nouveaux venus -DJs et instrumentistes nippons-, mais aussi Mista Sinista des X-Ecutioners (sur The Kinetics). La trame sonore, elle, reste du pur Krush : des beats, des beats, encore des beats, si possibles bien « phat », et pas mal d’instruments traditionnels samplés, le tout pour une ambiance générale assez glacée, mais surtout racée. Le genre de musique qui accompagne les nuits blanches et les afters en forme de descente périlleuse. A ce titre, 85 loop se montre redoutablement efficace. Mais Inorganizm ou The Dawn ne sont pas mal non plus.
Le petit problème qui subsiste, c’est que si Dj Krush est revenu au meilleur de sa forme, il n’en a pas pour autant, comme dit précédemment, renouvelé sa forme et ses influences. C’est l’éternel débat sans fin, car certains se lèveront pour dire que justement, on ne lui demande pas de faire autre chose, mais seulement très bien ce qu’il sait si bien faire. A ceux-là, l’album devrait sembler parfait. Pour les autres, dont je fais partie, et qui aiment Krush en général, il manque quand même quelques ouvertures sur cet « autre chose », qui permettraient sans doute d’ailleurs que l’on s’extasie avec plus de force encore sur les classiques Krushiens.
Heureusement, il y a Krushed wall et quelques autres morceaux : là, quand même, il faut admettre que Krush est un admirable esthète des platines. Il y a aussi Final home (vocal version), avec la charmante Esthero au micro, pour une respiration salutaire.