Repéré comme arrangeur de la section de cordes sur l’album Protection de Massive Attack, ce jeune compositeur écossais est tout simplement en train d’opérer une petite révolution au sein de la pop music. The Space between US explore musique classique, ambient, pop, house avec une exigence et une générosité soutenues de bout en bout. Offrant une incroyable diversité de sonorités, porté par des arrangements luxuriants à faire pâlir d’envie n’importe quel Neil Hannon, ce manifeste orchestral, véritable symphonie moderne, ne procure qu’ivresse et joie. Entre rigueur (le magnifique Let’s go out tonight repris par Paul Buchanan des Blue Nile) et démesure (les violons extrêmement tendus du non moins somptueux Rise), il s’impose comme l’un des plus beaux exercices de liberté jamais réalisé dans la pop.
Capable de tout accueillir, ouvert sur un monde où la mélancolie arrive à son stade ultime, il révèle à peu près tout ce que la musique peut encore gagner en invention par simple ouverture d’esprit. Du coup, les barrières tombent et les frontières entre ces différents genres qui n’ont pas l’habitude de se fréquenter sont redéfinies. La puissance de chacun de ses thèmes romantiques, souvent exacerbés, mais ne convoquant ni nostalgie, ni tristesse, est d’une beauté à couper le souffle. Et l’espace qui nous sépare (corps et âme) de cette extase sonore ne se résume à rien.