Ils ont fini par le pondre, cet album que l’on attendait depuis l’année dernière, quand était tombé dans les bacs une compile éponyme de leurs premiers singles parus sur des labels indé -dont le leur. Clinic avait été, du moins pour la presse britannique, une des révélations 1999, notamment grâce à un single (IPC sub-editors dictate our youth) qui attaquait frontalement le groupe de presse IPC (proprio du NME ou du Melody Maker)… et qui avait été « single of the week » dans le NME ! On découvrait alors un groupe qui réhabilitait habilement les sixties, en utilisant en partie les technologies d’aujourd’hui. Cela dit, n’envisagez pas Clinic comme des petits cousins d’Add N To (X), ces gars-là préfèrent les sons de synthé bien cheap et les basses qui grattent, le tout enrobé dans un son limite lo-fi qui fait la part belle au melodica et à l’esprit DIY.
Tout commence au rythme de Voodoo wop -tout est dans le titre. Un court morceau aux rythmiques incitant à la transe, avec un arrière-goût de Beach Boys défoncés. Il y a aussi de jolies ballades entre Velvet Underground apaisé et Jesus & Mary Chain acoustiques (Distortions, Goodnight Georgie). Les Fugs -pour la folie douce- et les Seeds -pour le Farfisa et le côté boucan- ne sont pas très loin non plus (2nd foot stomp, 2/4). Voilà enfin un groupe qui assume 100 % ses influences et son amour des sixties, et qui, du coup, arrive à sonner naturellement d’hier et d’aujourd’hui, sans qu’on se dise « ouais, ils ont quand même le cul entre deux chaises ».
Certes, ce n’est ni le groupe du siècle, ni même l’album de la décennie, mais Clinic rentre dans cette catégorie de groupes qui s’écoutent facilement (ce n’est pas forcément péjoratif) et Internal wrangler squatte la platine, sans qu’il y ait à cela une raison super-objective. Et ça, c’est plutôt un compliment.