BS 2000 est un duo américain composé d’Adam Horowitz (Beastie Boys) et d’Amery Smith, slackers surdoués et dilettantes, à qui ont été greffés un sampler basique et de vieux synthés vintage, pour 20 titres de speed garage anachroniques et explosifs, réunis sur ce premier album Simply mortified.
BS 2000 opère la fusion postmoderne entre l’énergie sixties et le groove basique du hip-hop old school. Tout semble simple et facile dans le monde enfantin de BS 2000 : les phrases de Farfisa terribles de naïve efficacité (le syndrome 96 tears), les « poïng-poïng » de Moog (le penchant Pop corn), les beats heavy (le choc Tone Loc) et les lyrics politiquement naïfs, bêtement surréalistes ou simplement entraînants (« You think that I don’t know / What is going down / It’s time you let your goatee go / And do the new dance in town / Come on, come on / Beats could make you happy »).
« Les beats peuvent vous rendre heureux », et c’est bien ce qui se passe à l’écoute de cette musique ultra-positive et optimiste : on se sent de mieux en mieux (Better, better, le meilleur titre de l’album marie breaks de batterie samplés et une jolie mélodie de synthés répétitive et définitive). Dans Side to side, les invectives jamesbrowniennes à danser le « Side to side » dans une pizzeria new-yorkaise emportent l’adhésion du public, entraîné dans la danse et tapant des mains dans un pastiche de live intimiste et groovy dont on rêverait pour nos soirées parisiennes. Plusieurs morceaux sont franchement punk (Boogie bored, Dig deeper, In the basement), renouant avec l’énergie primitive des premières armes punk-core des Beastie Boys, le groove accéléré et la chaleur désuète des orgues en sus. « Organ-core », donc.
Ainsi, Simply mortified renoue en l’an 2001 avec l’esprit vivant des sixties, entre expérimentation psyché (les rythmiques avant-gardistes et le Simeon des Silver Apples) et la fraîcheur et la spontanéité de cette époque bénie (les Sonics ou les Monks). Avec la même énergie de ceux qui débutent, une époque, un courant musical, une action. Punk : qui vous pousse à l’action. Groove : cette action serait celle de danser. Ou comment transformer l’hédonisme en activisme.
Pour finir, à l’attention des rock-critiques de tout poil, une petite citation extraite du morceau n° 15 (Mr Critic) : « Who died and left you Mr Critic / It’s hard to swallow you’re so acidic / So much opinion on how to play / And when did you got so much to say / Why you only see throught your own eyes / I want the truth but not so brutal « …