La B.O. de Another day in paradise fait un beau placage aux images que propose le film. A la violence de certaines scènes et situations, elle oppose des morceaux presque exclusivement soul et r’n’b -et pour la majeure partie d’entre eux millésimés, comprenez que le disque ne comprend que trois morceaux par des artistes « récents », qui semblent faire croire à des atmosphères cool. Drôle de choix, même si les morceaux sont presque tous très bons ; mais on croit se rappeler que ce style de musique à eu depuis quelques temps le vent en poupe dès lors qu’il s’agissait de B.O. -Quentin Tarantino ne s’en est-il pas fait une spécialité ?
Vous trouverez des classiques de chez classiques, comme le Hard to handle de Otis Redding, tellement connu et passé dans vos boums que vous l’aviez oublié (mais cette voix et ces lignes de cuivres, c’est quand même loin d’être de la pisse de chat), ou le Soul sister de Allen Toussaint, si mellow (mélo ?) que votre grande sœur un peu neuneu adore. La femme du boucher aussi. C’est un peu ici que le bât blesse. On en a un peu marre de se voir proposer des standards de la sorte au cinéma -du style, même si tu aimes pas mes images, la musique que je te fous dans les oreilles est tellement mortelle que tu vas aimer quand même mon film. Heureusement, il y a un titre vraiment brutal, et il est interprété par Chocolate Genius. Cette chanson a le groove, elle s’intègre carrément bien au milieu de ces inusables de la soul, puisque c’en est un également –Can I change my mind, mais la production, tout en nuances, lui donne un petit goût d’aujourd’hui plutôt frais et salvateur.
Car si l’on excepte le One more cup of coffee de Dylan sur lequel N’Dea Davenport cale sa voix profonde, le reste -encore une fois ce n’est pas la qualité des morceaux qui est remise en cause- n’étonne guère. Another day in paradise, mais on pourrait voir au Purgatoire si des fois le DJ aurait pas autre chose en stock ?