Malgré sa pochette merdique, c’est un beau huit titres dont on aimerait bien qu’ils se multiplient comme les petits pains. Il s’appelle simplement Hello, et effectivement on n’a pas envie de lui dire bye bye. Ils se nomment Ben & Jason. Deux gars d’Angleterre, rejetons de la pop tendance guitare sèche, des envolées lyriques et des violons intelligents. Et c’est vachement bien. Pour tout dire, ça dépasse le stade du prometteur. Mais sous réserve de goûter la pop lo-fi classique.
Hello est une carte de visite tombée comme ça. Et depuis qu’il est sur la platine, même s’il est vrai que la nostalgie Buckley joue pour beaucoup (Joe’s ark qui ouvre l’album est à un souffle prêt du même tonneau que Grace), ce mini LP passe régulièrement sous l’œil optique du lecteur. On ne se lasse pas de ces mélodies pop. De cette voix fabuleuse capable de nous choper pour nous élever, de ces arrangements en jalons qui ne demandent qu’une super-production pour, un jour, s’épanouir. Car la voix de Ben Parker manie le vécu, l’évidence et la fragilité (ce qui manque peut-être à Neil Hannon).
Il y a de quoi parader, pour ces modestes, de la ballade inspirée (Everybody hold hands with everybody else). Du fluide (Thank you for laughing). Des guitares tranchantes qui sabrent juste. Des miettes de piano. Et surtout l’art de la mise en abîme (You shaped ole). Sur scène, Ben & Jason tiennent la route mais semblent trop sages (ils font pourtant bien 27-30 ans). Cependant, le potentiel est palpable : c’est là. Ben Parker ferme les yeux quand il monte (souvent) à la manière de Thom Yorke -sa voix se rapproche d’une façon troublante de celle du chanteur de Radiohead. Quant à Jason Hazeley, que l’embonpoint rend sympathique, il s’occupe de son clavier comme peut le faire Steve Nieve… Mais on sent surtout que Ben & Jason, au-delà de « faire » un groupe, comme des milliers d’autres, semblent l’avoir fait avec un autre dessein. On n’a pas encore trouvé lequel, mais une chose est sûre, il est fortement conseillé d’écouter ce Hello, qui n’est certes pas un coup de maître, mais pas un coup dans l’eau non plus. A suivre.