Voici quand même venue l’heure de dire une ou deux petites choses sur les jeunes gens de Belle and Sebastian. D’accord, sur les deux albums précédents, il y avait quelques petites miettes de pop à grignoter, des mélodies dont on pouvait dire qu’elles tenaient la route (quoique, attention dans les virages). Mais là, sur leur nouvel album, The Boy with the arab strap (encore un qui a besoin d’un petit remontant pour retrouver sa virilité), rien à sauver ou presque.
Les mélodies sont minables, simplistes (à ne pas confondre avec simples ou évidentes : à titre de comparaison, se rapporter au travail effectué sur quinze ans par Michael Head, au sein des Pale Fountains, de Shack ou sous son nom). Le premier morceau, It could have been a brilliant career, est assez ridicule, mais ce n’est rien par rapport à celui qui le suit, Sleep the clock around, qui en période de Coupe du Monde, aurait valu le rouge direct. Le reste est à l’avenant.
Cherchons donc ces fameuses mélodies : dans les guitares, un grattouillage inconsistant qui servirait au mieux d’accompagnement pour Karaoke de luxe, dans les voix, on passe du récitatif calé sur la musique au prêchi-prêcha, le tout sans un gramme d’humour. Oui, il est peut-être facile d’être dur, mais enfin, quand un groupe débarque avec une telle réputation et une presse quasi unanimement rangée derrière lui, on est endroit d’avoir quelques exigences. Mais cet album sent quand même par trop le bâclage, jusque dans le production, simplement quelconque, qui ne sauve donc rien. C’est la plantade dans les grandes largeurs, mais comme faut laisser une chance, on attendra le prochain pour porter un jugement définitif.