Qu’y a t’il après le bleu de la surface ? Tout simplement les fonds marins et leurs secrets. Là où s’enfonce, vertigineuse, la main gauche en quête d’une quelconque essence aussi rare que précieuse. Une impression d’apnée. Tandis que l’autre, aérienne, dessine avec une infinie pudeur la mélodie qui, telle un cœur irradiant, se défait sous forme de cercles concentriques ou points de suspension afin de mieux se reconstituer. A l’esbroufe et au tapage, Alain Jean-Marie préfère la petite musique de l’âme. En résulte un chant dont l’évidence n’est finalement que l’expression la plus aboutie d’une virtuosité d’autant plus grande qu’elle se fait vite oublier. Avec Afterblue, Alain Jean-Marie, dont nous nous étions à peine remis de sa participation à Jazz’n (e)motion, signe l’un des plus beaux disques de piano solo paru depuis longtemps. Une musique de gourmet.
1) Some other spring (Irene Kithings) – 2) Ghost of yesterday (Irene Kithings) – 3) Where are you (Harold Adamson / Jimmy McHugh) – 4) Resignation – 5) Afterblue – 6) Ill wind (Harold Arlen / Ted Koehler) – 7) Delirio (Portillo de la Luz) – 8) No tears – 9) Pastel City – 10) The underdog (Al Cohn) – 11) By the lake – 12) Pretty morning. Compositions d’Alain Jean-Marie, sauf mention contraire
Alain Jean-Marie (p). Enregistré le 31 août 1998 à l’Espace de Projection IRCAM à Paris