(Éditions Actes Sud/Cité de la musique, 120 F, 156 p.)
Un livre, plus un disque. Une sorte de guide ouvert qui s’adresse aussi bien au grand public qu’aux spécialistes patentés. Une manière d’appréhender les musiques africaines autrement que par le bout de la lorgnette exotico-rythmique. Une réflexion intéressante sur la richesse et la diversité du son en Afrique. Un cours de vulgarisation nécessaire qui observe la musique en elle-même, tout en analysant la place qui revient à ceux qui la produisent dans les diverses sociétés concernées.
Son auteur, chercheur au CNRS, est ethnomusicologue. Son texte est avant tout une mine d’informations qui doit probablement donner envie d’en savoir plus et le disque qui l’accompagne est un condensé de délices. Vingt-cinq titres qui nous promènent entre le Tchad et l’Afrique du Sud, en passant par la Lybie et l’Ethiopie. Chœurs de peuls Wodabé, voix yodelées de pygmées Aka, chant de filage des jeunes Dorzé…
Dommage que l’auteur n’ait pas tiré un peu plus les traditions musicales du Maghreb vers le reste du continent. Même s’il est vrai que « la musique arabe (?) et la musique des berbères (?) de l’Atlas ont fait [déjà] l’objet d’un ouvrage dans cette collection… », il aurait été intéressant de les voir figurer aux côtés d’autres traditions qui ne les contredisent point sur le continent. Mais ceci -bien sûr- n’est qu’un point de vue. Discutable, sans doute.