Lisbonne est indéfinissable. Tout au plus, « plutôt que la ville, c’est toujours un quartier ou un lieu qui caractérisent cette définition et la fidélité si souvent inconsciente que nous lui vouons ». Ainsi s’exprime José Cardoso Pires dans cette promenade littéraire où son regard se porte essentiellement sur les détails de la ville, ces petites choses peu visibles qui la forment. Jardins, azulejos, monuments officiels ou laissés à l’abandon, bars, encore les bars, tout passe au crible de ses souvenirs et de ses rencontres (les visiteurs venus du monde entier pour l’observer). Ses nombreuses déambulations, de l’Alfama (en bas de la ville) au Mouriara (situé sur les hauteurs), sont une quête constamment renouvelée sur son improbable unité. Et celle de son auteur, car « personne ne pourra jamais connaître une ville s’il ne sait l’interroger en s’interrogeant (lui)-même ».
Ancré dans ces lieux à nul autre pareil, il nous invite à les parcourir comme on navigue, en se laissant porter par les éléments qui la composent. Sans soucis d’itinéraire précis, sans hâte. Mais afin d’y trouver, peut-être, sa propre identité. Qui sait ?