« J’ai toujours rêvé d’écrire un livre comme celui-ci », confesse Jean-Marc Roberts sur la quatrième de couverture. Il aurait peut-être mieux fait de se contenter de rêver. Cinquante ans passés est probablement le roman le plus cliché et le plus fainéant de la rentrée : cent pages en format poche et gros caractères, un sujet éculé jusqu’à l’os, une écriture parfaitement plate et un propos de quinqua vieux beau vaguement ridicule, presque entièrement résumé dans le titre. L’histoire ? Trois anciens copains de lycée partent en bagnole en voir un quatrième, ressurgi un peu par hasard. Ils ont diversement réussi, l’un a fait carrière dans la chanson. Dans l’autoradio, les tubes de leur jeunesse : Rolling Stones, Polnareff, Billy Joel. Ca parle mariage, amours, réussites et ratages, souvenirs d’anciens combattants soixante-huitards, bancs du lycée, amis célèbres. Finalement, ils décident de ne pas aller voir leur hôte, se mettent en tête d’aller passer le week-end en Angleterre, tracent la route vers la mer et finissent ivres dans un hôtel de catégorie supérieure.
Et ensuite ? Ensuite, rien. Rien que cette esquisse de scénario de téléfilm, ces ébauches de personnages fantomatiques, ce « thème éternel des retrouvailles entre amis » traité avec la plus confondante banalité, cette fin en queue de poisson qui signale que Roberts, n’ayant sans doute plus rien à prouver, a définitivement décidé de ne plus faire aucun effort, même pour laisser bonne impression. Ca name-droppe un peu sur la fin, parce qu’il faut bien remplir et parce que ce serait dommage de ne pas montrer qu’on a connu des vedettes. On a un peu le même genre d’impression quand Guillaume Durant met son perfecto et se met à parler de son amour du rock, le soir, sur la deuxième chaîne. C’est dire si c’est nul.