Eric Neuhoff n’a plus rien à dire, c’est évident. Dans son dernier roman, La Petite Française, il se raconte avec complaisance. Son narrateur est dénué de l’épaisseur imaginative et de la distance ludique nécessaire à toute première personne. Si l’on achève l’ennuyeuse tranche de vie, on découvrira l’auteur flirtant avec sa voisine, l’auteur discutant du dernier Goncourt à la Brasserie Lipp, l’auteur à la plage, ou encore, l’auteur chez lui devant sa télévision. Le roman-photo est tout de même plus intéressant, il y a au moins des images.
Selon Jacques Laurent, un bon roman doit savoir alterner les grandes pages et les pages neutres, afin que les premières ressortent dans toute leur splendeur. Eric Neuhoff ne fait qu’aligner les pages neutres et ne prend même pas la peine de les lier avec quelques idées générales. Son histoire d’amour tombe à plat comme un vieux soufflé au fromage. Un brutal accident met fin à l’ennui des personnages et du lecteur. Cela sent le rajout de dernière minute, la conclusion hasardeuse. Il ne fallait mieux pas commencer.
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