(Miller Freeman – 26 $ 95, 1232 p.)
One, Two, Three, Four, Fire !… Réunissant tout ce qui a compté, compte et comptera encore dans le rock – toutes mouvances confondues : pop, soul, rythm’n’blues, hip hop, etc. -, ce guide américain est tout simplement en passe de devenir la référence absolue, reléguant le Guinness Book aux poubelles de l’histoire (nous n’évoquerons pas, pour des raisons de décence, celui qui vient de paraître chez Larousse & Cc.). Les chiffres ne sont rien (11000 articles recensent la discographie de près de 2000 artistes, groupes et mouvances) en comparaison de la jubilation que procure la lecture de ce voyage musical à travers les âges. Saint-Simon ne s’y serait pas pris autrement s’il avait dû composer la chronique des ballets, opéras et autres divertissements de son temps. Ici, Lully a pour nom Brian Wilson, tandis que Bowie endosse avec aisance les habits d’un Delalande.
Mais arrêtons là les comparatifs hasardeux pour nous concentrer de nouveau sur cette œuvre de titan. Des pages entières sont ainsi faites de remarques judicieuses, d’itinéraires troublants, d’espoirs déçus, mais aussi de joies indicibles. Elles viennent nous rappeler l’existence de quelques trublions inclassables et surdoués sans qui cette musique ne serait qu’une triste orthodoxie de plus.
Il ne reste plus qu’à en entreprendre la traversée. Car de mémoire d’homme, on n’avait jamais vu ça. 1232 pages, c’est presque trop peu.