Éclat : morceau, esquille, figure parcellaire. Cuba : pays longtemps sous tutelle du grand frère soviétique, et depuis plusieurs années maintenant étouffé par l’ennemi américain irréductible. Un pays entré en résistance contre l’imperium d’une nation -l’Amérique- qui ne fut jamais innocente. C’est à ce voyage que nous invite Bernard Comment. Une visite atypique, sorte d’éloge de la paresse créative consigné dans ces pages où les petites histoires rejoignent la grande Histoire (passent les figures légendaires du Che, de Castro, mais aussi d’Hemingway et de Pablo Lafargue, gendre de Marx). En regard, contant à elles seules la vie de ses habitants, les photos de Jean-Luc Cramatte : trains, gares désaffectées, scènes de la vie quotidienne, visages traversés par des sourires et par la douleur. Douce folie d’une terre qui pratique le punch comme un sport national, avec une certaine nostalgie pour une époque (les années 50-70) où tout était plus simple, le quotidien moins pesant.
Éclats cubains renoue avec une idée du voyage tombée en désuétude à l’heure des loisirs organisés. Et pour l’auteur de ce carnet, la confirmation d’un enchantement durable et d’un bonheur paradoxal.