Après plusieurs semaines en compagnie de la Playstation Vita, on reprend notre rythme de croisière pris avec la PSP. La console tranquillement posée sur la cheminée, on est passé à autre chose, faute de jeu ; et c’est parti pour durer, vu le planning désertique ces prochains mois. Du coup, on peut prendre du recul sur le line up, et dire que seuls les jeux ambassadeurs sortent leur épingle du jeu : Wipeout, déjà évoqué ici, et Uncharted golden abyss, véritable démo haute couture pour Sony. Après un troisième épisode pro rider, où Naughty Dog assurait le spectacle au mépris du gameplay, cette version portable confiée au Bend Studios est l’occasion d’un joli retour aux sources. Direction donc l’Amérique du Sud et sa jungle luxuriante, pour une aventure moins voyageuse mais qui mise sur la durée et surtout le challenge. On joue dans Golden abyss, et ça fait du bien. Le jeu ne retrouve pas la combinaison parfaite de TPS et d’infiltration du deuxième épisode, mais s’en rapproche. Ce qui se perd en cinégénie, marque de fabrique de la licence dans laquelle L’illusion de Drake s’est perdu, se gagne en jouabilité. Il faut ainsi remettre les mains dans le cambouis, assimiler les patterns ennemis, étudier le level design, et attaquer méthodiquement, si possible en tirant le minimum de balles. On savait depuis le deuxième épisode qu’Uncharted ridiculisait un peu MGS. Golden abyss le prouve, encore, laissant rêver du jeu que Kojima ne réalisera probablement jamais.
Jouer : on n’en demandait pas plus. Alors il faudra glisser sur les nombreux gadgets de gameplay capitalisant sur les devices de la consoles (tactile à gogo, appareil photo, gyroscope). Chaque machine à son lancement doit se coltiner ses nouveaux bidules. Si on excepte un final aussi aberrant que le troisième épisode avec son combat ultime en QTE, Golden abyss s’en tient à ses bases, du TPS précis, fluide, tactique. L’espace, plus exigu, moins exotique parce que moins varié, force ce retour aux bases. Le tourisme en fait les frais, pas l’essentiel. Bend redonne au joueur la confiance que Naughty Dog lui a enlevé. Au détriment d’une certaine linéarité (moins sensible si l’on joue la carte du mobile), mais au profit du style, de la liberté d’affronter les ennemis selon sa propre marge de progression. Avec allure et une véritable difficulté. On pardonne alors au jeu ses airs de blockbuster tranquille. Petite série B pour triple A portable. Quoique scolaire, prudent, poli, Golden abyss a le charme de sa licence et du premier épisode. C’est peut-être tout ce qui compte, garder le ton, faire exister une fois de plus les personnages, donner un peu d’action, maintenir un savoir faire. Qu’attendre d’autre d’un jeu puisant ses références dans le serial, sinon que l’aventure perdure sans trahir ses belles mécaniques ? Bend assume ce classicisme. Dans des décors de rêve à la beauté si sidérante qu’on s’arrête pour les prendre en photo. C’est pas tous les jours qu’on a des paysages hollywoodiens dans le creux de la main.