Here come les Tops 10 2012 de Chronic’art, votre serviteur devant l’éternel. Jusqu’à la fin de l’année (1 top par jour, presque), on vous la fait en speed, mais en version pragmatique/efficace, pour vous rappeler ce que la rédaction a préféré par-dessus tout, cette année-là. Ca se discute, certes, mais ici, comme à l’accoutumée, on assume tout. Et même parfois son contraire. Poursuite des amabilités (ou des hostilités, c’est selon) avec le Top Séries-TV (après nos Tops Séries-TV, Livres, Musique, Bandes dessinées et Cinéma).
1. Journey – PlayStation 3 (PSN) (ThatGameCompany/SCE)
Un jeu vidéo doit-il se définir par l’histoire et la cohérence de son gameplay, ou sa capacité à nous décevoir ? Admiré partout, décrié ailleurs, Journey prend ce pari de biffer l’égoïsme du joueur : ici nul autre enjeu qu’un simple voyage aux confins d’un paysage épuré où croiser aléatoirement le spectre digital de l’autre. Pas de score, pas d’histoire, personne à battre, juste partir à la rencontre de soi et d’un décor onirique quelque part entre Fumito Ueda, Moebius et les ruines des premiers Miyazaki. Trois ans après Flower, Jenova Chen monte (encore) sur le haut du podium.
2. Dishonored – PC, PlayStation 3, Xbox 360 (Arkane Studios/Bethesda Softworks)
A priori, Dishonored a tout d’une antithèse à Journey. Un FPS d’infiltration, héritier du jeu PC (comprenez hardcore), drogué au gameplay et des maps de folie, on semble loin de l’action minimale et hyper accessible du jeu émouvant de Jenova Chen. Pourtant, le (presque) chef d’œuvre d’Arkane a le même respect royal du joueur. La différence ? Une simple question de rapport. Hyper créatif pour le studio lyonnais, obsédé par donner les moyens d’explorer son monde rétro-futuriste visuellement sidérant, de manière à ce que chacun puisse s’affirmer au travers des mécaniques de jeu. La liberté commence avec l’outil.
3. The Walking Dead – PC, Mac, iOS, PSN, XLA (TellTale Games)
Comme Journey, The Walking Dead fait le choix d’un gameplay minimal (« inexistant », serait-on presque tenté de dire), laissant croire à une adaptation sans relief de l’œuvre d’Adlard & Kirkman. Il n’en reste pas moins l’expérience d’une vie, à la hauteur du comics-mère. Véritable permis de conduite éthique (où il n’y aurait aucun gagnant), ce point n’click enchaîne les situations misanthropes et les choix cornéliens avec une rare intensité. Du pur chantage émotionnel, érigé au rang d’Art. Vite, une saison 2.
4. Dragon’s Dogma – PlayStation 3, Xbox 360 (Capcom)
Chef-d’œuvre incompris, il faut bien avouer qu’en malicieux et bourru guide de montagne, Dragon’s Dogma multiplie dans ses premières heures les fausses pistes et les embuscades. Naïve (voire maladroite) tentative de concurrence du RPG en monde ouvert à l’occidental Simulacre de multijoueur pour gamer misanthrope ? Beat’em all en mode randonnée pédestre ? En réalité, le RPG de Capcom allie une pédagogie de péripatéticien à la puissance obsédante de sa géographie pour offrir, après la série des Souls de From Software, un nouveau souffle au RPG japonais et, à qui aura eu la patience d’en user tous les chemins, une place conceptuellement vertigineuse.
5. Trials Evolution – Xbox 360 (XLA) (RedLynx/Microsoft Studios)
Un jeu de motocross comme un jeu d’adresse, c’est simple comme bonjour mais il fallait y penser. Un bon cran au-dessus de son prédécesseur également dispo sur le Xbox Live Arcade, Trials Evolution fait du parcours d’obstacle un monument de gameplay où tout est jauge, doigté, respiration et difficulté, jusqu’à piétiner les nerfs des joueurs les plus tatoués de la galaxie. Un jeu à l’ancienne, à refaire cent fois, mille fois, avec une physique démentielle au millimètre près, et qui surtout apprend l’humilité.
6. Faster Than Light – PC (Subset Games)
Gestionnaire de vaisseau spatial aussi minimaliste par son interface que d’une richesse étonnante dans ses mécaniques, Faster Than Light est de ces jeux épurés où chaque détail compte autant qu’une certaine science de la défaite. En tuant en permanence son joueur, le jeu de Subset Games ouvre les possibilités gigantesques d’un monde sans cesse soumis au hasard. Bercé entre le gain vertigineux du temps passé et un futur malgré tout incertain, FTL est ainsi, à l’instar de Dark Souls, un jeu où la mort est omniprésente, mais sans fin véritable. Le genre de titre auquel on pourra jouer toute sa vie. Financé par Kickstarter, FTL montre que le succès du mécénat pourrait, aussi, changer la donne de la petite planète du jeu vidéo.
7. Far Cry 3 – PC, PlayStation 3, Xbox 360 (Ubisoft)
Au mieux de sa forme en 2012, Ubisoft enfonce le clou avec Far Cry 3. Rarement open world n’a touché de si près sa dimension exotique, renvoyant le joueur à sa quête d’affranchissement d’un réel qui se rappelle à lui par la violence de la nature et des hommes. Entre chasse, pêche, hédonisme et guérilla en milieu paradisiaque, Far Cry 3 crée un espace organique et violent renvoyant Rockstar à son solfège.
8. Asura’s Wrath – PlayStation 3, Xbox 360 (CyberConnect2/Capcom)
Un jeu tout en QTE (ou presque), avec un air de Dragon’s Lair au pays de Dragon Ball Z, sur le papier ça peut faire peur. A l’arrivée, on s’étonne encore de cette réussite. Réponse japonaise au baddass God of War, Asura’s Wrath s’engouffre dans un hallucinant et frénétique folklore nippo-hindouiste mélangeant SF Fantasy et Shonen, pour devenir une palpitante série interactive. Le deuil fait du gameplay, les combats titanesques, la démesure permanente, la grandiloquence cosmique, immédiate et assumée de la mise en scène offrent un spectacle ébouriffant et génial.
9. Gravity Rush – PlayStation Vita (Sony Computer Entertainment)
Mal aimée, délaissée, incomprise (?) la PlayStation Vita aura pourtant vue passer en quelques mois d’existence d’assez jolis titres. En haut de la liste ce Gravity Rush, jeu d’action en lévitation à la direction artistique aussi sublime que singulière – s’il fallait un plus beau jeu de l’année, ce serait lui, avec son univers rétro-futuriste quelque part entre le manga et la BD franco-belge. Jamais open world (vertical et ondoyant) n’avait donné à ce point le vertige.
10. I’am Alive–Xbox 360 (XLA) (Ubisoft Shanghai/Ubisoft)
A l’heure où sonnent, encore, les cloches de l’apocalypse, I’am Alive renvoie le joueur à sa grande solitude. Littéralement, dans un monde dévasté en forme de gigantesque ville à arpenter, seul contre tous, traversant un épais brouillard post-Silent Hill. Sauvé par Ubisoft Shanghai alors qu’on croyait le projet enterrer, I’am Alive a tout du survival aussi radical qu’essentiel. Du jeu qui vous rappelle à votre condition éphémère.
TOP 10 PERSOS
Khanh Dao Duc
1. Journey
2. The Walking Dead
3. Trials Evolution
4. Fallblox
5. Faster than light
6. Dance Central 3
7. Dishonored
8. Professeur Layton et le masque des miracles
9. Skullgirls
10. Nike Kinect training
Jérôme Dittmar
1. Dishonored
2. Journey
3. The Walking Dead
4. Trials Evolution
5. ZombiU
6. Max Payne 3
7. Gravity Rush
8. Asura’s Wrath
9. Lollipop Chainsaw
10. Assassin’s Creed 3
Yann François
1. Journey
2. Dishonored
3. Borderlands 2
4. Trials Evolution
5. The Walking Dead
6. Faster than Light
7. Hotline Miami
8. Gravity Rush
9. Asura’s Wrath
10. Far Cry 3
Cyril Lener
1. Dragon’s Dogma
2. The Last Story
3. I Am Alive
4. Far Cry 3
5. Sniper Elite V2
6. Silent Hill Downpour
7. Warriors Ororchi 3
8. Dead Light
9. Tokyo Jungle
10. Journey
