Guybrush Threepwood, si j’me souviens ! J’avais côtoyé le lascar sur mon Amiga 2000 de l’époque. Il s’agissait alors de The Secret of the monkey island, premier opus de la série de Lucas Arts. Et dans son genre, c’est probablement ce qui se tramait de meilleur. Un sacré pied de nez à Sierra et sa série des King quest.
Le système de jeu, simple et intuitif, mais surtout les tranches d’humour crétines éparpillées dans le scénario auront vite fait de ravir le joueur. Les actions à entreprendre sont globalement débiles et les dialogues frisent l’absurdité (genre vieilles vannes de lycéens attardés). Et ça fonctionne !
Souvenez-vous, Guybrush le pseudo-pirate aborde l’île de Mêlée pour apprendre l’art de la piraterie. En pleine séance d’examens insensés, il rencontre Elaine Marley, le Gouverneur de l’île, que LeChuck, affreux pirate zombie, kidnappe… grâce à vous, tout s’est très vite arrangé. Avant que les concepteurs ne remettent ça dans Monkey Island : LeChuck’s revenge. Le titre est assez explicite, non ? Puis aujourd’hui, dans The Curse of Monkey Island.
Première constatation : s’il n’y avait pas de grande différence visuelle entre le premier et deuxième volet de Monkey Island, ce nouvel opus a subi un relookage intégral. Cette fois-ci donc, les personnages ont d’abord été dessinés à la main puis scannés et retravaillés sur ordinateur. Résultat : on se rapproche plus des persos de dessin animé que des sprites habituels. Incontestablement, c’est réussi et ça colle plutôt bien à l’ambiance légère du jeu. Comprenez que ce n’est pas le genre de technique qui siérait à Quake 2, bien sûr !
Pour ce qui est du scénario, on prend les mêmes et on recommence : Guybrush doit retrouver Elaine, une nouvelle fois sous l’emprise de LeChuck, ressuscité. Vraiment banal pour un pirate zombie. Pour avancer dans le jeu, il va falloir se servir des objets récupérés pour déclencher les bonnes actions. L’interface d’action est symbolisée par une pièce d’or qui offre trois possibilités : examiner, utiliser et parler. Enfin, il ne sera pas inutile de dialoguer avec la populace environnante. Toujours le même système de choix de répliques qui provoquent chacune des réactions différentes. Bref, un système ultra-classique, mais toujours aussi efficace.
A noter la présence, plus fréquente qu’auparavant, de petits jeux dans le jeu : un combat naval, un duel de banjos, un concours d’insultes… Monkey Island 3, dans la lignée des volets précédents, use et abuse de gags grotesques, tantôt franchement poilants, tantôt lourdingues. Ceci étant, l’opus est agréable à parcourir et l’on se prend rapidement au jeu.
Les experts apprécieront la possibilité d’opter pour une version méga-monkey, nettement plus corsée, « à la limite du sadisme » comme le clame la notice.