Bien sûr, certains verront cette appréciation comme un affront, un crime de baise-majesté… Comment peut-on s’autoriser à insulter le créateur du genre « beignes dans ta face »… En toute légitimité, reconnaissons-lui au moins ce mérite mais alors juste celui-là. Chaque année, voire plusieurs fois par an, Capcom nous saoule avec la nouvelle version + bifluorée de sa licence culte, comme le ferait un gros beaujolais nouveau. Trop vieux, trop jeune, à vrai dire on ne sait plus trop mais on s’en contrefout. Le jeu de baston a désormais atteint une telle « maturité » technique que les rois de la « Street » se sont mangés un bon coup de vieux derrière la nuque. A quoi sert la nostalgie quand s’étale la maîtrise d’un Tekken, d’un Tobal 2, d’un Soul calibur ? Si seulement tout ça servait à défendre ces bons vieux combattants made in SNK qui, eux, ne cessent de se bonifier en toute discrétion… Une certitude : la révolution du genre n’appartient plus à cette ancienne génération, et leurs efforts pour masquer leurs rides numériques font peine à voir.
On a beau être sur la console la plus puissante du moment, le jeu est toujours aussi barbant qu’il le fut dès sa naissance. Difficile de prendre son pied lorsque le seul plaisir consiste à se balancer mutuellement d’énormes et improbables décharges psychico-systématiques. D’un côté, vu le nombre de personnages, la variété du jeu est certes comparable à celle d’un catalogue La Redoute mais sincèrement, on prend autant de plaisir à jouer à l’un qu’à feuilleter l’autre… Qui plus est, les graphismes sont toujours aussi fadasses. S’il n’y avait que ça ! S’agissant de l’animation, hélas, c’est encore pire. Street fighter alpha 3 pourrait ressembler à un dessin animé si Capcom pensait rajouter une vingtaine d’images par seconde aux 24 nécessaires pour atteindre le Nirvana ludique. Mais non… on se contentera de combattre à l’aide de grabataires atteints de féroce arthrose les empêchant de s’en mettre plein la tronche en toute souplesse. Un Fight club pour retraités millionnaires qui ne se tapent plus dessus que pour de rire… Il y a de quoi être effondré quand on pense que le prochain, Street fighter W impact (prélude à une nouvelle saga parallèle ?) sera déjà prochainement dans les bacs. Seule chance pour le genre dans sa configuration 2D : la sortie attendue de SNK vs Capcom, qui, espérons-le, constituera l’ultime et somptueux opus qui aura enfin la décence de classer l’affaire dans un dernier sursaut de fierté.