Tout s’est enchaîné très vite. Après que l’empereur ait décidé de piller les ressources de Mars, les mineurs de la planète se sont rebellés. Ils ont découvert au fond d’une galerie un stock d’armes extraterrestres. Apprenant à s’en servir, se faisant la main sur des convois impériaux… la guerre civile était devenue inévitable. Les habitants de Mars transformèrent leurs engins en redoutables machines de combat, et l’empereur envoya une armée sur place. Tout a commencé en 2829… Voilà, le décor est planté. Le scénario n’apparaît pas comme une merveille d’originalité. Colonies de l’espace, guerre civile, robots de combat géants… ça sent franchement le déjà vu. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Starsiege n’est pas qu’une énième copie de Mechwarrior (Mechwarrior 3, en test dans le prochain numéro..). C’est un jeu dans lequel on se laisse prendre et dont on ne sort pas facilement.
Commençons par ce qui saute aux yeux : Starsiege est beau ! Et c’est déjà beaucoup… les robots de combats sont détaillés, et si les décors ne sont souvent que des dunes et des rochers, on s’enthousiasme tout de même de pouvoir suivre ses coéquipiers simplement par les traces qu’ils laissent dans le sable rouge de Mars. D’ailleurs, comme pour confirmer la précision des graphismes, les scènes cinématiques qui coupent le jeu utilisent directement le moteur 3D. Pas de vidéo, que du temps réel ! Plus important encore, Starsiege dégage une ambiance très prenante. Tout l’univers du jeu est aussi détaillé que les robots et vous donne l’impression d’être réellement acteur de la rébellion martienne. Avant chaque mission, des bulletins d’informations sont disponibles pour se renseigner sur les dernières exactions impériales ou sur les communiqués officiels (à ne pas toujours prendre pour argent comptant). L’ambiance sonore, et surtout les voix, vous plonge encore davantage dans l’univers de la rébellion. Pas de doute, les insurgés de Mars sont de vrais rebelles (au sens hollywoodien du terme) avec des voix viriles et un sens de l’humour assez ironique… et puis, dans quel autre jeu entendra-t-on son coéquipier chanter » Touteeeuuuh la musiquueuu que j’aimeeeuuu… » en plein milieu d’un combat. Si la musique justement n’était pas aussi désespérément techno, on pourrait croire à un Interstate 76 spatial…
D’ailleurs, tout est fait pour s’immerger un peu plus dans cet univers et pour commencer à jouer le plus vite possible. Le tutorial et les missions d’entraînement vous permettent d’aborder les premières étapes du jeu sans même avoir ouvert le manuel. En une séquence vidéo de quelques minutes, on découvre l’interface complète. Sont passées en revue aussi bien la connexion à une partie réseau que la personnalisation de son véhicule. Arrive ensuite un entraînement complet durant lequel un instructeur vous guide dans le maniement précis de votre Herc. Quatre missions d’apprentissages vous apprennent à naviguer dans les paysages désolés de Mars, mais aussi à mettre au point des tactiques de combat efficaces. Points de navigation, radars, ciblage laser… les principales commandes des véhicules sont étudiées en détail. Leur contrôle est d’ailleurs une merveille de simplicité, pour un peu on se croirait dans un quake-like : le clavier pour déplacer le véhicule, la souris pour viser… c’est à peu près tout ce qu’il y a à retenir s’agissant des premières missions. Les affichages sont eux aussi très intuitifs : blindage, énergie restante, dégâts de votre véhicule ou de votre cible… toutes les informations indispensables sont présentes à l’écran à tout moment. Après ces quelques minutes passées avec l’instructeur, vous voici fin prêt pour rejoindre la cour des grands.
Là, le mode campagne vous attend. Choisissez un personnage, un véhicule avant d’entamer la première mission. Attaque de convois, escorte, attaque de base impériales… on vous demandera à peu près tout ce qui est possible de faire avec votre robot. Au fur et à mesure des missions réussies, vous prenez du grade. S’offre alors à vous la possibilité d’utiliser de nouvelles armes, de changer de véhicule et même d’engager des coéquipiers. Ici, le jeu prend encore une nouvelle dimension. A la tête d’une demie-douzaine d’hommes (ayant chacun leurs caractéristiques et leurs préférences) vous devez mener des assauts sur des places fortifiées ou attaquer des transports sévèrement escortés. Mettez donc tous vos talents de tacticien dans la balance. Ordonnez à vos hommes d’attaquer telle unité, à un autre de vous rallier ou encore de rejoindre un point de rendez-vous… Mais ça ne vous dispense en rien de participer au combat. On doit finalement souvent payer de sa personne pour remporter une victoire.
Reste la cerise sur le gâteau, le jeu via Internet. En équipe ou en solo, vous affrontez d’autres Hercs dans des combats à mort. Les serveurs et les communautés sont déjà en place depuis un moment… le niveau de jeu est très élevé ! Mais on ne dégustera jamais assez le plaisir de dégommer un australien à coups de lasers…