Confédération terrienne, septembre 2268. L’heure est grave : de source sûre, une race arachnide extraterrestre serait sur le point d’engager une guerre totale contre la race humaine. Une fois de plus, il vous incombe de sauver notre belle planète d’une destruction inéluctable. Chairs à canon de tous les pays, unissez-vous…
Sans grande nuance, Starship troopers fait office d’adaptation tardive du brûlot de Paul Verhoeven, aplanissant au passage toutes les visées satiriques du réalisateur de Robocop. Pas question de dégommer un ou deux aliens avant de se poser quelques questions existentielles sur les valeurs politiques et éthiques en jeu. Seule qualité pour être engagé dans les troupes d’élite : assez d’intelligence pour pointer son PM contre une araignée géante et détruire à coups de lance-missiles les entrées des galeries. Pour les incrédules, rien ne vaut une rapide visite par les classes. Au milieu d’un gigantesque entrepôt, l’apprentissage des différentes manœuvres du jeu se fait sous les injures gutturales de votre instructeur, un échec ou un manque de timing ayant tôt fait de vous renvoyer dans votre cocon familial. De quoi rapidement refroidir les planqués avides de médailles.
Les diverses missions prolongent cette fraternelle ambiance. Perdu sur les planètes ennemies, vous dirigez vos unités à l’assaut des centres nerveux arachnides. Une interface simple et claire permet de gérer tous les mouvements ou de repérer les différentes familles d’araignées, chacune nécessitant une arme spécifique pour une éradication optimale. Comme dans Ground Control, aucune collecte de ressources ne vient interférer dans les séances de baston massive si ce n’est la gestion des munitions souvent limitées. Bref, les concepteurs ont apporté un soin tout particulier à une mise en place rapide et efficace, permettant ainsi au joueur de plonger dans les combats dès les premières minutes de jeu.
Le temps étant compté, le quartier général ne fait pas dans la dentelle et a pris la fâcheuse habitude de vous larguer à quelques mètres de l’ennemi. Bref, ça charcute grave dès le début, et les premières tentatives prennent souvent la forme de gigantesques entreprises d’action painting entre land art et Pollock. Les apéritifs passés, l’évolution générale se révèle toujours aussi difficile : si les raccourcis clavier reprennent les règles établies par Starcraft, la gestion des caméras s’avère beaucoup trop hasardeuse. Dans un environnement entièrement 3D parfaitement réalisé, vos soldats sont rapidement noyés au milieu d’éboulis ou d’imposants rochers. Une rotation n’y fera rien, le système de vision reprendra un angle étrange et inadéquat à une situation de crise. Il n’est pas rare d’assister impuissant au massacre de ses hommes tant il est parfois difficile de trouver une vision propice, et quand il s’agit de locker une cible mouvante, mieux vaut opter pour un repli stratégique.
Trop éloigné du film, Starship troopers se borne à proposer des missions sans grande originalité, proches d’un zéro absolu en termes de jouabilité et d’intérêt. Dynamitant l’humour sous-jacent de son paternel, il lui était plus que difficile de s’envoler du plancher des vaches et d’éviter le type de jeu où l’unique perspective est de transformer tout être vivant en chair à pâté.