« Deviens une superstar et accède à la gloire et à la célébrité ». Star ac’ ? Un add-on des Sims (Les Sims superstar) ? Ni l’un ni l’autre, juste l’étrange synthèse des deux, ou quand la télé-réalité sort du tube cathodique pour s’étaler sur nos micros. L’exergue, sans doute la phrase-slogan qui résume et symbolise le mieux l’époque, figure en accroche sur la jaquette du boîtier de Star academy, le jeu vidéo. Vos camarades losers ont quitté le château, vous êtes le grand gagnant du jeu, la nouvelle star en devenir élue par les téléspectateurs. Star ac’, le jeu vidéo, c’est donc la suite de Star ac’, le jeu TV. Résumons : d’abord, la phase création de votre avatar permet de personnaliser son apparence physique, la seule qui compte évidemment. Ensuite, pour assurer comme… disons Nolwen ou Jonathan – les plus ringues, vraiment ? -, une phase d’entraînement intensif s’impose. Ici, on se croirait dans Les Sims : tant qu’à exploiter la licence TV la plus juteuse du moment, autant s’appuyer également sur le plus gros succès vidéoludique de tous les temps pour assurer à tous les niveaux. Pourquoi pas, sauf que la réalisation est loin d’être à la hauteur du modèle.
Avant de faire appel aux profs donc, vous devez bâtir votre villa pièce par pièce, la décorer (papier peint, tapis, plantes), la meubler et l’équiper au mieux selon les besoins du moment : exercices de chant, de danse ou effets de scène, sans oublier les loisirs (pour le « Fun ») et le repos (pour la « Santé »). Les Sims version show-business en somme. A la différence du jeu de Will Wright, l’évolution de votre avatar ne se mesure donc pas en termes humain et social -c’est secondaire-, mais en fonction de votre popularité (vos points de vie en quelque sorte). Tout est affaire de « styles ». Question de look encore une fois, d’attitude : « Glam », « Street », « Provoc », « Teen » ou « Zen », les profs exigent certaines conditions (un nombre de points minimum dans un style en particulier) avant de vous enseigner les secrets du métier. L’ennui, c’est qu’il faut gérer tellement de critères différents et répondre à autant de conditions délirantes -aberrant mélange des « styles » compris- qu’on passe son temps à exécuter une série d’actions incohérentes les unes avec les autres pour rehausser les jauges et débloquer de nouveaux contacts. Résultat : des phases de jeu ineptes, répétitives et effroyablement dirigistes pour un gameplay inexistant.
Reste à appliquer la leçon en s’exécutant en concert et sur les plateaux TV au quatre coins du globe pour rassasier les fans. Mais la seule phase originale du jeu se résume hélas, dans la pratique, à positionner et à mixer pas de danses et effets de lumière les uns derrière les autres et à choisir sa chanson parmi 14 tubes FM de base (Sophie Ellis-Bextor, Lionel Richie, Donna Summer –She works hard for the money, forcément-, Elton John…).
Au delà de cette pâle copie des Sims, admettons que l’idée consiste à offrir la possibilité à chacun de devenir une star. Comme à la télé, comme dans la vraie vie. Et sans casting.