Ceux qui sont amoureux des étendues neigeuses canadiennes, de la froide solitude du désert blanc, peuvent passer leur chemin. Ce n’est pas la sérénité qui nous intéresse ici, bien au contraire, c’est la possibilité de faire du barouf dans des endroits trop calmes pour être honnêtes. Une mentalité identique à celle du beauf citadin en vacances, sur sa monture à chenilles, martyrisant le silence religieux des grands espaces. Mais ce n’est qu’un jeu, écologiquement correct donc. Avant donc les simulations de tracto-pelle et de moissonneuse-batteuse, EA tente de rallier les suffrages des amateurs de glisse avec ceux des sports motorisés grâce à cette « simulation » de motoneige. Après avoir essayé Sled storm, on ne voit aucune raison pour que cet objectif ne soit pas atteint.
Les graphismes, s’ils sont en basse résolution, bénéficient de chouettes textures et l’animation, impeccable, donne une pêche d’enfer au jeu, soutenu qui plus est par une bande-son à dérégler un sonotone (Rob Zombie pour le plus connu, les autres pour les moins connus…). Sur 6 circuits différents dans le mode arcade, il s’agit de prouver sa dextérité dans le pilotage de ces engins plutôt lourds. Mais pas question de rouler sur deux pistons, à une vitesse pépère, la bleusaille n’a pas le droit à l’erreur. Vous avez en face de vous de vrais pros prêts à tout pour atteindre la marche la plus haute du podium : en gros, vous foutre hors de la piste à l’aide d’une poussette bien placée. Et vu le relief des pistes ce n’est pas bien difficile de se manger le décor, même sans concurrent. Heureusement, grâce à la maniabilité du skidoo et à ses capacités pour surmonter les obstacles (3 cylindrées différentes : 400, 600, 800 cc), on a tôt fait de rejoindre le tracé. Avec un peu de chance, vous pouvez même découvrir quelques raccourcis (il y en a quasiment trois par circuit). Une fois repérés, ça devient tout de suite plus facile, mais ne croyez pas pour autant que vous allez griller vos adversaires. Eh ouais, eux aussi les empruntent !
Là où le joueur perd beaucoup de temps, c’est que contrairement à une machine, on est humainement obligé d’essayer d’en faire toujours plus. Et un sport comme celui-là se veut spectaculaire (il suffit de voir s’envoler les concurrents autour de vous quand ils prennent mal une bosse). La surenchère passe alors par des figures toutes droit tirées du BMX et du motocross. Ici, vous avez à votre disposition une cinquantaine de figures qui rapportent chacune plus ou moins de points si c’est fait correctement. Attention : pas question de perdre trop de temps non plus, l’objectif étant avant tout de terminer la course dans le peloton de tête. En vérité, un mode particulier vous permet de ne plus prendre en compte le temps qui défile mais uniquement les points obtenus. Une fois le jeu bien main, vous risquez quand même de vous en lasser (comme beaucoup de jeux de glisse d’ailleurs), malgré le Raid Blanc et ses huit courses supplémentaires. En revanche, les concepteurs n’ont pas lésiné sur le mode multi-joueurs. Pas moins de quatre participants peuvent se lancer en même temps sur la piste. Dans ces conditions, c’est sans aucun doute l’une des courses les plus prenantes du moment sur PlayStation.