Exit la jungle urbaine, et son asphalte brûlant. Une fois n’est pas coutume, Screamer 4×4 nous convie à une petite balade chez Dame nature, une occasion comme une autre de retrouver un sens de l’aventure trop longtemps contenu. Histoire de bien marquer le coup, Screamer 4×4 ne recule devant aucun sacrifice : vidéos à la limite de l’épilepsie, projections de boue en tout genre, et citations de baroudeurs intrépides bastonnent de leurs discours un peu niais le pauvre joueur. Comme si celui-ci n’avait pas encore compris que la simulation tout terrain, c’est grave l’éclate…
Sous ses dehors tapageurs, Screamer 4×4 s’avère relativement plus classique. On retrouve avec joie les modes désormais classiques course, trophée et championnat, tandis qu’un mode balade agrémenté d’une boussole et d’une carte fait office de mise en jambes. Plus exotiques, les modes réseaux rappellent plutôt l’univers de la boucherie de masse que les plaisirs intimistes des bains de gadoue. Si « King of the Hill » parle de lui-même, la présence d’un mode « Deathmatch » est plus inattendue. Rien de bien nouveau en ce qui concerne les mastodontes surboostés si ce n’est que le joueur aura l’insigne honneur de conduire des tout-terrains made in Mitsubishi, Toyota, sans oublier les classiques Land Rover. Et de débloquer en cas de victoire d’autres véhicules cachés. Option plus fantaisiste bien que sans grande répercussion sur le déroulement de la course, la constitution du couple pilote/copilote rend possible le choix du sexe et de la corpulence de chacun des membres de l’équipe (mince, athlétique, généreux). Libre à vous donc de fonder une dream team gringalet/plantureuse, pour le meilleur et pour le pire.
La prise en main s’avère nettement plus délicate. Ne vous fiez pas aux séquences d’introduction un rien criardes : Screamer 4×4 se rapproche beaucoup plus d’un Colin Mc Rae rally que d’un Metropolis street racer. Définitivement axée simulation, la maîtrise des véhicules nécessite une bonne dose de doigté sous peine de se retrouver illico les quatre roues en l’air. Et quand la gestion des dommages entre en ligne de compte, autant le dire tout de suite : mieux vaut peaufiner les différents réglages proposés avant de s’engager en kamikaze sur un circuit inconnu. Pour ceux qui espéraient un titre arcade, passez votre chemin. Fidèles à leurs modèles grandeur nature, les mastodontes ne s’illustrent pas vraiment par une vitesse excessive, préférant privilégier l’aspect réaliste. Malgré tout quelques doutes subsistent quant à la réelle volonté des concepteurs. Certes, les réactions des véhicules semblent en parfaite adéquation avec les aléas du sol mais certaines caractéristiques, notamment un aspect trop léché des textures, une approximation globale dans la réalisation graphique, sont sujettes à caution. Soulever un nuage de poussière risque en effet de vous demander une bonne dose d’effort et de concentration tant l’impression de glisser sur une surface lisse et brillante est persistante. Regrettable pour un titre qui passe son temps à nous balader dans les conditions climatiques les plus extrêmes.
Hésitant entre arcade et simulation, Screamer 4×4 ne sait pas trop à quel saint se vouer et donne dans un mix de genres qui parfois a du mal à passer. A réserver donc aux joueurs un peu mutants à la recherche de sensations hybrides et mal définies.