Le premier Ridge Racer marquait le début de la guerre techno-ludique que se livreront Namco et Sega en salles d’arcade. Depuis, de l’huile a coulé et Namco a décroché le pompon dans nos chaumières, grâce à la fructueuse alliance qu’il contracta avec Sony. Ridge est le tenant et l’aboutissant du titre de plus grand jeu de bagnoles sur console. Qu’on ne se méprenne pas cependant. Ridge est arcade pure. Contrairement à V-Rally ou Gran Turismo qui s’injectent des doses de simulation et de véracité, le pilotage d’un Ridge Racer vous envoie dans une autre dimension : la jouissance cristalline de la puissance, de l’accélération et de la célérité au volant. Sans le moindre accident. Au pire, les tamponnages vous feront rebondir. On est dans l’artifice, la création parfaite qui se branle de la réalité, des lois de la mécanique newtonienne. La résultante pourrait être grotesque. Elle est merveilleuse. Comme au cinoche, c’est la réalisation, la facture qui fait la différence (entre le nanar et la belle œuvre). Sauf qu’ici, tout est question de technique, d’ingénierie et de programmation. Fidèle à son credo, Namco fait du 4e Type de Ridge la meilleure des rencontres qu’on puisse imaginer. Les quelques faiblesses du numéro 3 (Radge Racer) ont été corrigées et les améliorations encore améliorées. Les championnats se répartissent en 4 degrés de difficulté et 2 espèces de conduite : votre caisse sera Grip si vous préférez jouer de l’adhérence et du frein dans les virages, Drift si vous donnez la priorité à la glisse et le contre-braquage. Le champ’ se déroule en 8 tours sur 8 circuits. A mesure de votre progression, votre bolide gagnera du galon, autrement dit en vitesse pointue. Des 170 petits km/h du départ, vous accéderez goulûment jusqu’à 300 km/h, pour juger ensuite la vitesse ridicule, quelques coupes plus loin. Des graphs à la zique, tout est hautement carrossé. La manette dual-shock, mine de rien, étonne. Pour peu que vous soyez les veinards possesseurs d’un duo de choc volant-pédales, apprêtez-vous à transcender les plaisirs terrestres. A connaître l’infini de la vidéotrique. Et à deux, c’est encore mieux. Car pour la première fois, Ridge Racer autorise le mode bijoueur. En split-screen, s’il vous plaît, et là ça frise l’orgasme. Enfin, parce que Namco est un roi (de l’arcade), vous trouverez dans la boîte un second CD qui vous fera jouer à Ridge premier, ainsi qu’à sa version remasterisée, aussi parfaite que la borne d’arcade. Enfin bis repetita, un défaut tout de même : y a parfois des mots japonais que j’arrive pas à piger.
Ridge Racer Type 4
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