Wolfenstein 3D est ce jeu mythique à l’origine du doom-like, genre aujourd’hui communément appelé FPS (First person shooter). Naturellement, ID Software décide de revenir aux sources pour titiller le joueur nostalgique ayant découvert le jeu micro en chassant du nazi, parcourant des donjons aux murs tapisseries Svastika et autres fantaisies tendance IIIe Reich (symbolique nazi que l’on trouve à foison dans cet opus). Pour la petite histoire, rappelons tout de même que la série a véritablement vu le jour en 1983 sur Apple II avec Castle Wolfenstein. Il ne s’agissait pas encore à l’époque d’un shoot 3D mais déjà la discrétion et le sabotage étaient de mise dans ce classique action / stratégie.
Retour au château donc, en 1943. Le IIIe Reich est aux abois et cherche un moyen radical et définitif d’en découdre avec les alliés. Hitler a donné carte blanche à Himmler, pour créer une armée de mutants en puisant à la fois dans les sciences occultes et les dernières inventions technologiques. Entre vilaines expériences génétiques et cérémonies paranormales, Blazkowicz, soldat d’élite US, doit mettre à jour et déjouer les redoutables complots nazis en suivant les instructions du Bureau des opérations secrètes. Pour découvrir, au fil des missions, que le IIIe Reich envisage de ressusciter Henri 1er (de Saxe), 1 000 ans après son enterrement, et réveiller avec lui une armée de chevaliers noirs, sans vraiment se préoccuper de savoir si ces créatures maléfiques incontrôlables serviraient bien leur cause…
Return to Castle Wolfenstein (RTCW) se révèle être un FPS de facture assez classique. On reconnaît bien ici la patte d’ID Software (moteur Quake III) responsable d’un jeu bien fignolé, tant au niveau graphique que sonore. Si les premières missions, vite torchées, ne payent pas de mine, la suite des événements réserve son lot de surprises et d’opérations excitantes, rythmées par de brèves séquences cinématiques qui nous révèlent ce qui se trame tantôt au coeur du Reich, tantôt chez les Alliés. Rapidement l’histoire s’emballe et le jeu tend alors vers un No one lives forever : scénario béton, immersion totale, variété des objectifs (le second degré en moins, évidemment). On s’y croirait vraiment lorsqu’il s’agit d’arpenter les ruelles de Paderborn, village allemand squaté par les hauts pontes de la Division paranormale SS à liquider un par un au silencieux.
Du soldat SS standard au mort-vivant, en passant par les créatures du « Labo X » (troncs ambulants mi-homme, mi machine), vos ennemis sont pourvus d’une IA assez redoutable, ce qui donne lieu bien souvent à de longues parties de cache-cache. Généralement, la patrouille fait preuve aussi d’une étonnante vivacité : au moindre bruit suspect, l’alarme retentit. Fatale dans certaines missions. Avec RTCW, c’est le grand retour des boss de fin de niveau, soit l’affrontement en fin de parcours avec le résultat des expérimentations occultes et / ou génétiques contrôlées par les sbires d’Himmler. Ainsi du ÜberSoldat (super soldat), véritable machine à tuer, effroyable synthèse entre l’ingénierie robotique et biologique mis au point par « le boucher » au fin fond de la Norvège. On ne s’attardera pas sur les armes, classiques (mitraillettes, fusils d’assaut, grenades, lance-roquettes, lance-flammes, Venom, Tesla), certaines d’entre elles profitant, sans surprise, d’un mode visée secondaire (fusils à lunette).
Au delà du clin d’oeil à une série phare de l’histoire vidéoludique, RTCW s’affiche clairement comme l’un des meilleurs shoot 3D du moment, aussi bien en mode solo qu’en parties multijoueurs, où l’on vous propose d’incarner au choix un soldat, un médecin, un artificier ou un lieutenant. RTCW ne vient tout de même pas supplanter ce bon vieux CounterStrike, mais c’est l’occasion rêvée de varier un peu les plaisirs en matière de FPS online. Prochain épisode spécial nostalgie en 2003 avec Doom III développé par John Carmack et sa dream team.