Les stars ludico-virtuelles sont à la fête. Avant que Lara Croft nous file éventuellement la trique en décembre dans sa Révélation finale (Tomb raider IV, sortie fin novembre), c’est Rayman qui squatte nos écrans en novembre. Et c’est plutôt une chouette nouvelle, voyez. Certes, Lara Croft et Rayman ne visent pas, sur le papier, la même cible, or les gameplays respectifs sont tels que l’égérie des teenagers, comme l’ami des gentils nenfants emballeront un paquet de joueurs, toutes tranches d’âges confondues. C’est évident. Mais revenons au bonhomme qui nous préoccupe ici. Pour mémoire, souvenez-vous que Rayman est ce joyeux toon démembré qui joue au basket avec son buste lorsque le joueur le laisse en plan trop longtemps. On peut voir l’énergumène soit comme un battant optimiste forcené, soit comme un doux dingue naïf et totalement inconscient du danger qui l’entoure, c’est selon. Car dans The Great escape, d’infâmes robots-pirates ont pris d’assaut sa jolie planète où, d’habitude, insectes et animaux s’aiment d’amour et causent philosophie dans la joie et l’insouciance. L’amiral Barbe-tranchante est en train de vider le monde de son énergie et a déjà bien entamé l’opération capture des autochtones pour les vendre au gérant d’un cirque intergalactique. La partie débute lorsque Rayman réussi à s’échapper de la soute de la nef amirale dans laquelle il était fait prisonnier. Et ce, grâce à son ami Globox, une grenouille bleue un peu conne et franchement couarde, mais prête à tout pour aider le héros du pays. Dépourvu de ses pouvoirs magiques, Rayman les retrouve à moitié une fois libéré, mais il faudra retrouver la fée Ly pour profiter d’une pleine puissance. Une première étape seulement… Et une histoire insensée qui convient parfaitement à l’univers loufoque et cartoonesque du jeu. D’ailleurs, à voir la populace, on comprend bien le dessein des pirates, parfaitement fondé au demeurant. Sûr que le cirque apprécierait la galerie de bouffons rencontrés en cours de jeu. Du bon sens donc, ce qui fait gravement défaut à Globox justement, mais également aux ptizêtres -des vieux sages amnésiques qui se chamaillent pour la couronne du roi- ou encore à Clark -véritable brute épaisse souvent frappé d’indigestion à force de s’enfiler des robots-pirates un peu trop rouillés.
C’est à toute cette clique de déjantés que Rayman doit tantôt porter main forte, tantôt implorer de l’aide pour poursuivre l’aventure. Car dans leur singularité respective, les amis de Rayman ont chacun des pouvoirs physiques ou magiques particuliers absolument nécessaires dans le feu de l’action : Globox éteint les feux en invoquant des nuages de pluie, Clark pulvérise des pans entiers de mur créant ainsi de nouveaux passages, Carmen la baleine libère sous l’eau des bulles d’air pour que Rayman puisse reprendre son souffle. Quant à Sssssam, il vous propose une hallucinante séance de ski nautique pour passer, non sans heurts, le Marais de l’Eveil. Reste Ly, la fée à qui Rayman doit tout ses pouvoirs. C’est elle qui façonne les lums, ces boules d’énergie qui parsèment les environs. Les jaunes permettent à Rayman d’accéder à de nouveaux monde, les rouges restaurent sa jauge de vie, les verts enregistrent la position du joueur dans le jeu. En tirant sur les lums violets, Rayman peut s’y accrocher et franchir ainsi des obstacles en se balançant d’un point à un à autre.
20 mondes au total au cœur de forêts luxuriantes, de sinistres marais, de temples de lave et de feu et de bastions contrôlés par les pirates. Tous les niveaux sont uniques tant dans les décors que dans les épreuves à surmonter. Certaines sont assez difficiles : il vous faudra de la patience et de l’acharnement pour récupérer l’élixir qui remettra Clark d’aplombs à l’entrée du Marais de l’Eveil ; on réitéra maintes fois les parcours de glisse, mais quelle joie que de surfer au beau milieu des coulées de lave. Dans le même style, que dire de ces parcours de vitesse entrepris à cheval sur un canon qu’on aura dompté au préalable ?!
On trouve donc dans The Great escape tous les ingrédients habituels du jeu de plates-formes. Trop classique ? Un tantinet, c’est vrai, mais Rayman 2 constitue tout de même ce qui se fait de mieux dans le genre, notamment grâce à une réalisation générale exemplaire. Excellent dosage entre scènes d’action et séquences cinématiques qui s’enchaînent tout naturellement. La réussite est totale également en matière de 3D polygonée, même si certains détails graphiques -très peu rassurez-vous- s’affichent curieusement en 2D (les filets de la nef amirale par exemple, pourquoi donc s’il vous plaît ?). Le bât blesse en revanche s’agissant de la gestion caméra. Il faut hélas régulièrement corriger les angles de vue avant d’entreprendre un saut, d’escalader les murs ou de shooter l’ennemi. Finalement, c’est l’unique reproche qu’on fera ici au jeu.
Sur PC, Rayman 2 est une aubaine puisque que les jeux de plates-formes, c’est peu dire, ne sont pas légion. Sur N64, on pense immanquablement à Mario 64, mais c’est dorénavant de l’histoire ancienne…
On l’a vu récemment, les ambitions d’Ubi Soft ne sont pas minces quant à l’exploitation du personnage (notamment en ce qui concerne la création d’une série TV basée sur l’univers de Rayman). Yves Guillemot, PDG, affirme d’ailleurs vouloir « faire figurer Rayman dans le top 10 des personnages cartoon les plus connus au monde ». Rien de moins. Du coup, on a pas fini d’entendre parler du lascar et de la Montreuil touch. Tant mieux.